Tuesday, February 26, 2019

L 'Appauvrissement


« Oui, il dit même que, selon son expérience, il n’a rien trouvé de si réellement appauvrissant que ce qu’on appelle la richesse, c’est-à-dire la possession de plus grands biens que ceux qu’on avait auparavant. »

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G eoffrey


Quelle merveille, hier, de passer la soirée avec toi et d'écouter tes histoires secrètes — donc révélées — qui me restent comme de la bonne littérature, toi qui arrives — c'est comme d'écrire — à être aussi juste à la scène qu'à la ville ! Bisou et toute mon admiration, Yvnoël

Cher Yves-Noël
Quel beau message !
Et venant de toi je suis touché car jusqu'à présent c'est toi qui sais dire et faire les récits !
Merci,
Geoffrey

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N oam, Guillaume et Laura


Noam est né hier matin à 5h38 dans les montagnes de la Chartreuse. Il vous salue du haut de son premier jour de vie. Bonheur à vous, courage aussi, et au plaisir de vous voir bientôt. Guillaume et Laura 

Nom de Dieu ! Vite à la manif pour le climat ! Quelle drôle de chose, l'avenir ! Comme tout cela est sérieux, ressusciter ! Bon bonheur à vous trois, Yves-Noël

Bonheur back to you cher Yvno et souvenons-nous du message de Jean-Paul (2) : « N'ayez pas peur ! »


Il y a aussi la phrase de Greta Thunberg : « I want you to panic ». Mais pour aujourd'hui on suivra la liturgie catholique ! De toute façon, on n'y peut déjà plus grand chose, place aux jeunes ! Bises, YN

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L es Artistes


— Je sais que pour vous, les artistes, c’est quand vous travaillez que vous êtes en vacances…
— Vous avez tout compris

Eh bien, voilà, depuis trois jours je suis en chômage longue durée. J’accepte tout travail, surtout si c’est des vacances ! Holiday in Reality, comme disait le poète et néanmoins businessman Wallace Stevens.

P lus un cardinal


« Plus un cardinal est homophobe en public, plus il a de chance d’être homophile en privé. »

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Une amie, Anaïs Héluin (par ailleurs excellente critique de théâtre, le fait est suffisamment rare pour être souligné) est en train d'inventer un festival des bars, une tournée des bars du 12e arrondissement avec geste artistique. Elle cherche à vous contacter. Comme je suis sûr que cela va vous plaire, je me suis permis de lui donner votre mail…
Par ailleurs, le silence de votre blog ces derniers jours m’inquiète.? Postez une citation dont vous avez le secret pour rassurer la Genodsphère.
jpt

Ah oui, merci ! Donnez-lui aussi mon 06. Je pensais à vous hier et avant-hier parce que, comme je n’ai plus de travail officiel (depuis trois jours), je me suis remis à travailler justement dans le café Pas Si Loin, à Pantin, où je donne mes cours Jouer comme Gérard, mais avec une seule élève de l’année dernière, cette fois-ci (en tout cas pour le moment), une Biélorusse, sur Les trois sœurs, je me disais que vous auriez à m’en dire là-dessus…
YN

Merci, je transmets.
Hâte de revenir vous voir dans ce café de Pantin, 
jpt

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W e engage each other


« And yet the only way to come up to grips to come in to what presence is « it » — said the important mystics that shaped my little fifteen years old screwed up mind —, the only way to come up to what presence is « it » is to constantly keep doing positive things. You have to keep trying to make an experiment work. You have to constantly keep writing this particular story, not some story in general, but this story. You have to do this. You have to be here, not anywhere. You have to be attached to something not everything. The only possible way is again and again and again we engage each other in doing something. »

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M on ami Hervé Lassïnce par Lionel Estève (collection privée près du Champ de Mars)



Salut Caroline ! C'est pas Peter, notre ami berlinois du stage, qu'il s'appelle ? Il est sur FB ? Tu me redonnes ses coordonnées ? Et aussi notre autre ami gay de Berlin (j'ai Alzheimer, tu sais bien), très gentil, tu sais, le château… On me demande des contacts de gens LGBT qui voudraient bien danser à poil, j'ai vraiment pas grand chose à faire ce matin — et toi non plus sans doute !

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« #mammifèressupérieurs »


Paris, le 26 février 2019

Madame, Monsieur, 

Aurélien Batondor est un mammifère supérieur que j’ai employé au débotté plusieurs fois. J’insiste sur « au débotté » parce que ça me paraît une qualité suprême de l’acteur. Vivre comme jouer. Travailler vite comme je le fais demande de faire confiance à ses intuitions. Aurélien Batondor (un nom de scène inoubliable) travaillait au bar du théâtre de l’Arsenic quand je suis allé le chercher un vendredi soir à dix heures pour lui demander de remplacer une actrice expérimentée dans une scène de couple très chargée qu’on avait travaillée pendant une semaine. Une longue dispute, un truc à la Actors Studio. Il voulait bien essayer. Peut-être avait-il un peu bu. Un costume, une perruque, pas en femme quand même, il restait homme, mais efféminé, et le couple devenait LGBT (ce qui est plus dans l’air du temps, moins années cinquante). Et, là, j’ai vu un acteur. Une apparition. C’est-à-dire quelqu’un d’absolument dévoué à son instinct (son génie personnel), faisant effectivement confiance à ses intuitions (« à tout moment, l’artiste doit écouter son instinct, ce qui fait que l’art est ce qu’il y a de plus réel, la plus austère école de la vie, et le vrai Jugement dernier », Marcel Proust, Le Temps retrouvé). Inventif et audacieux, trouvant les solutions, à tu et à toi avec ses partenaires qu’il ne connaissait pas quelques instants auparavant, apparemment sans surmoi, insaisissable comme un enfant, pas normé, encore vierge comme — si c’était possible — quelqu’un sorti de la rue qu’on aurait posé là sur le plateau sans qu’il s'en rende compte. Intact. Le vendredi soir, on a vu que c’était possible (il est retourné au bar), le samedi après-midi on a répété, le samedi soir on a joué, il n’était pas satisfait, alors il a re-répété seul le dimanche après-midi et le dimanche soir, c’est vrai, a ressemblé à une première (et le samedi donc à une générale), son plaisir était entier. C’est quelqu’un qui dans cette circonstance s’est révélé ultra-professionnel. Il a saisi sa chance. Je m’attarde sur son début car je me sens — peut-être à tort — un peu responsable de son désir de rejoindre l’art dramatique : je le lui ai demandé, il a magnifiquement répondu à ma demande. Si je ne lui avais pas proposé, s’y serait-il mis ? Ensuite, je l’ai employé, l’an passé, dans Hamlet Poem Unlimitted où il était parfait. Cet automne, il a été le premier à qui j’ai osé montrer mon travail sur Phèdre, le premier œil extérieur. Je l’encourage vivement dans cette voie — tout comme, si vous me le permettez, je vous encourage vivement à porter attention à sa candidature d’une grande légitimité.

Veuillez recevoir, Madame, Monsieur, l’assurance de mes sentiments les meilleurs, 

Yves-Noël Genod

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