Saturday, January 12, 2008

Les homosexuels

Les deux premières pages
Au moment où on ose tout demander à Shakespeare…
La mégère apprivoisée, Le marchand de Venise, Othello
La femme, le Juif, le black
On dit ces mots et ça nous décourage
Son propre frère
La copulation avec Dieu. La parole divine qui lui tombe dessus
Le moment de la naissance est le moment d’oublier le contact avec Dieu
Elle sent le parfum dans ses habits
Viola et Sebastian chez Shakespeare
Oui, l’identification sexuelle, c’est quelque chose qui est partout

Comme fond sonore, on entendait les enfants jouer dans la cour de l’école










Écoutez, le théâtre, c’est encore autre chose que dans la vie… Est-ce que ces garçons sont vraiment homosexuels pour pouvoir s’embrasser ? Est-ce vrai ou pas ? Vous savez, c’est très ambigu, c’qu’on voit dans le théâtre
Et, maintenant, cette femme, chanteuse, comme une liane noire, mélodieuse
Que l’on connaît par cœur
Juste pour l’avoir écoutée
Et entendue
Tant et tant
Dans l’innocence égale à l’ignorance
La guerre nous avait jetés là
Comme le récit va vite et repassé…
Il ne faut jamais revenir au temps caché des souvenirs










La poitrine dans la bouche
Honte
Moi, je savais pas montrer tendresse dans ma vie










Toucher l’intouchable
Vous savez, je vous réponds par un exemple










C’était à l’infini

Et je me suis assis dans la chambre de ma fille
Et je me suis mis à imaginer l’univers à l’envers…
Comment ce serait si l’univers était régi par les homosexuels et, moi, j’étais dans la minorité










Je regarde avec leurs yeux ce que j’avais fait










Yves-Noël Genod, 12 janvier 2008.


Photo de Denis Guéguin.

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La quadriphonie

Le négatif. Dans la salle du négatif. Le cercle de la loupe nous permet de voir. Essayons.



Des hommes riches et pauvres. À Mexico, d’un coup d’avion. Une conférence. Ils rencontrent… les recoupements. Et Columbo est toujours sur la piste de la vie… Sous surveillance. Sous le soleil. Sous la pluie-soleil, sous la lune, sous le soleil, sur la route. Les rues près de la mer, les avancées, les dos-d’âne, la mer, les bosses grises, les glissières... Déjouer. Jouer. Une fête dans des jardins. Il bondit dans la fumée de son cigare, ce nuage qui le surmonte, l'accompagne. Un saint.



La piscine. Le monsieur de la piscine. Midi à quatorze heures. Une voiture m’a suivi. Un homme de couleur. Ce que nous rêvons. Je veux dire : ce que nous espérons. Rien d’écrit, mais la jeunesse, la mer… Nous ne sommes pas les seuls, mais nous nous baignons, cette forme humaine. Cette foule. Du super ou d’l’ordinaire ?



Dans les maisons les plus belles. Les mains nettes. La musique sort des murs. Elle est dans l’air, Madame Butterfly. Columbo regarde autour de lui les traces de la lumière, les fragments fragiles grimpés aux murs, grimpés aux rideaux. Les miroirs plus gris de la couleur du bonheur. L’occultation du bonheur.



La quadriphonie. Une marque introuvable aux États-Unis. Les oiseaux rares. Columbo, ses yeux de renards. Le plaisir. Vous jouez pour de l’argent.










Yves-Noël Genod, 12 janvier 2008.

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Le péril jaune

Des choses communes, des informations. Carrelage, toujours, du jeu d’échecs, du « château d’échec ». Les grands halls new-yorkais, un Rothko au mur, mais inversé, accroché à l’horizontal. Une administration tracassière. Ça r’ssemble à la gare centrale. Le Big Hall Hotel. Le parc d’attractions permanentes de Long Beach. Un vieil homme, un groupe d’hommes, une famille, deux jeunes filles, encore un vieil homme. – C’est tout ? Elle n’a pas d’intuition, elle n’a qu’un corps de liane, de fée. Mais elle corrobore, elle collabore. Le péril jaune. Je suis tout près.










Il a dit qu’il prendrait un taxi et qu’il irait sur la plage pour la voir de nuit, il ne l’avait jamais vue, c’est un homme de l’Est. Une déesse souplesse.










Yves-Noël Genod, 11 janvier 2008.

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