Hervé Bellec
J’ai fait la bêtise d’aller voir la tête qu’a Hervé Bellec (il est sur Fb) parce que je n’étais pas sûr tout d’un coup qu’il ait été le « condisciple » d’Hélène (j’avais forcé le mot) et, en effet, il a 10 ans de plus qu’elle, il a été son collègue (au lycée Vauban). J’ai aussi vu qu’il était moins joli que je l’imaginais. Beaucoup moins joli. Mais alors ! J’ai dû faire un effort mental pour continuer à lire le livre. Ça me l’avait fait avec Liliane Giraudon, j’imaginais une jeune femme, les cheveux noirs coupés courts et quand, au moment de Domaine de la Jalousie, j’ai vu arriver une petite mémée… Duras évoquait ce problème. Comme dans l’édition Folio de ses livres, on ne mettait plus que le nom (pas Marguerite, juste Duras, comme je l’ai fait), elle imaginait que des gens ne savaient pas qu’elle était une femme — ou alors le contraire : Yann Andréa, à cause du a, certains imaginait une femme — ou Valère Novarina. Pour les acteurs, c’est encore plus impossible de s’extraire du « personnage »... mais imaginez que Jeanne Balibar soit débarrassée du personnage « Jeanne Balibar » (le « pendentif Duras » avait dit une fois Marguerite à Yann Andréa : « Vous n’en avez pas marre du pendentif Duras ? »). Je dis « Jeanne Balibar » parce qu’une fois nous en avions parlé (d’ailleurs je me dépêche un peu parce que je prends l’avion — Brest-Bastia — tout à l’heure). Elle s’était exclamée soudain : « J’aurais dû changer de nom au début ! » Moi aussi, j’avais eu dans l’idée, quand j’ai commencé, il y a 10 ans, de changer de nom à chaque spectacle. Echapper, échapper à la « société du spectacle » ! Mais, comme l’avait dit Christophe Wavelet ce même soir : nous avons un « inconscient ». D’ailleurs, ma mère vient de me demander si j’étais réveillé. Oui, l’avion… « Yves-Noël ! il est temps ! » Et je voudrais revoir la mer.
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