Friday, January 04, 2008

Amanda Bristol

Amanda Bristol










Un enfant essaye ; un homme accompli : il faut réussir.
Nous vivons sur une terre aride où les jardins sont un luxe rare.


Le beau ciel de l’épuisement.










Yves-Noël Genod, 4 janvier 2008.

Labels:

Rest in peace, Mrs Columbo

Rest in peace, Mrs Columbo










En ville. En ville, c’est la plage. On longe la mer. Baraque grand siècle. Un couple de paysans. J’ai trouvé un nouvel endroit, un restaurant italien sur la côte, à Venice. Cœur et tête. La cravate vole, soulevée par la balle. Rouge et rouge sang. Nos relations seraient strictement professionnelles, il n’y a aucune équivoque là-d’dans. Il est deux heures, la nuit n’est pas encore finie. Il y a un bruit de grillons, près de la mer et, la clarté de l’aube, on l’aperçoit par la fenêtre. La porte vitrée. La lumière crue qui m’attend. Grace Kelly ou Kim Novak. L’univers court à sa perte. Je ne commets pas d’erreur : j’note tout.

L’infinité de ton amour. Sur un port, sur le bord de la mer. Les dollars volent comme les mouettes. Le port est mouillé (comme à Bergen, exactement). La brume mélangée à la lumière. Un alibi en or massif. Une de ses grosses glaces à l’orange. Rien ne se voit comme dans la publicité (la duplicité.) Scène du port, toute la figuration. Et le « bruit de grillons » qui est, ici, le « bruit de mouettes ».

D’après mon intuition, j’ai l’impression qu’cette personne n’a pas fini d’se battre, Brady, elle va r’commencer. Le mur de tous les côtés. Elle va l’empoisonner à la marmelade. « Marie malade ». Le mur et l’arbre de Judée. Tous au lit avant minuit. Le règlement est très net dans un cas d’ce genre-là.

La lune, la ville. Dans les restaurants d’insectes. Vivre et voler. Tous les produits de la mer dans une salade. Les ombres du soleil près de l’étang. Ici, « bruit de corbeaux ». L’étang comme un haricot, le bassin. Ta lumière briller pour toujours. Ta bruyère. J’ai astiqué toute l’argenterie. Bien chaud, bien fort, bien noir ! Plein d’café. Moi aussi, je t’aime.

La gauche, par définition, c’est la dramatisation des rapports sociaux.










Yves-Noël Genod, 4 janvier 2008.

Labels:

Texte de Frédéric Gustaedt dans Hamlet (d'après Joyce)


Mes tempes si quoi ?
Mes tempes si choses… Métempsycose.
C’est du grec, ça vient du grec. Ça veut dire la transmigration des âmes.
Réincarnation, voilà, c’est le mot.
Il y a des gens qui croient que nous continuons à vivre après la mort dans un autre corps et que nous avons vécu avant. Ils appellent ça la réincarnation. Ils disent que nous aurions déjà vécu terre ou sur une autre planète il a très longtemps. Mais qu’on s’en souvient pas. Il y en a qui croient se rappeler leurs vies antérieures.
Les Grecs anciens appelaient ça la métempsycose. Ils pensaient qu’on se transformait en animal ou en arbre. Un exemple.
Les nymphes.
Nage dans le bleu.

Je reviens d’un enterrement.
Je sens que ça va revenir sur le tapis toute la journée. Qui est mort et quand et de quoi est-il mort. Ça revient comme une pièce fausse.
Un ami à moi. Mort tout à fait subitement. Quelque chose au cœur, je crois. L’enterrement était ce matin.

C’est votre enterrement demain
Et vous battez la campagne.
Drelindrelin drelindindin
Drelindrelin…

(Répondeur)

Le noir réfracte la chaleur.
Quartier pittoresque.
Je déteste les rassemblements stupides.
Ce qu’on a pouffé sur le pouf.
Je dois avouer que je suis artichaut de savoir si le quelque chose de quelqu’un n’est pas en ce moment un peu artichaut. Vous sentez-vous artichaute ? Vous avez chaud ! Vous brûlez.
Et si nous marchions. Marchons-nous ?
Plus on est plein et plus on galope. Charmante société.
Incisive interprète de Shakespeare. Par malheur j’ai jeté le programme.
Qui était-ce ?
Dieu garde son garde-chasse.
Douces sont les douceurs. Les douceurs du péché.
Et ça, à quoi ça ressemble ?
Cocasse ! Elle faisait des dessins sur la vitre gelée du compartiment.
J’ai l’échine rompue.
Je suis idiot.
La pièce commence.
Qu’est-ce qu’un spectre ?
Un être que condamnent à l’impalpabilité la mort, l’absence, ou le changement des mœurs. Quel est ce spectre qui s’en revient dans ce monde où il était oublié ? Qui est le roi Hamlet.
La pièce commence. Accoutré d’une cotte de mailles, un acteur avance dans l’ombre, un homme bien bâti avec une voix de basse. C’est le spectre, le roi, un roi qui n’est pas roi, et l’acteur est Shakespeare qui a étudié Hamlet pendant toutes les années de sa vie qui ne furent pas vanité dans le but de jouer le rôle du spectre. Il dit les phrases de ce rôle à Burbage, le jeune acteur qui lui fait face de l’autre côté du transparent, l’appelant par ce nom :

Hamlet, je suis l’esprit de ton père,

lui enjoignant de l’écouter. C’est à un fils qu’il parle, le fils de son âme, le prince, le jeune Hamlet, et au fils de sa chair, Hamnet Shakespeare, qui est mort à Stratford afin que vécut à jamais celui qui portait son nom.
Est-il possible que cet acteur, Shakespeare, spectre par l’absence, et sous la chemise de fer du danois enterré, spectre par la mort, disant ses propres paroles au prénom de son propre fils (si Hamnet Shakespeare eût vécu il aurait été le jumeau du prince Hamlet), est-ce possible, je voudrais le savoir, est-ce probable qu’il n’eût pas tiré ou tout au moins prévu la conclusion logique de ces prémisses : vous êtes le fils dépossédé, je suis le père assassiné ; votre mère est la reine coupable, Anne Shakespeare, née Hathaway ?

Toutes mes molécules ont changé. Je suis un autre moi maintenant.
Mais moi, forme des formes, suis moi par la mémoire parce que sous les formes sans cesse changeantes.
Moi qui péchai, priai, jeûnai.
Je, Je et Moi moi.

Labels:

Vivre et mourir

Vivre et mourir










La connaissance entière partagée avec cousins, cousines. Avidité. Aucun défaut, en fait, entraide de tous les défauts.

Le « réel » n’est pas tout. Il faut y mettre de « soi » – ce qui est personnel est universel, et du « sien » –, il faut travailler la couleur, le rythme.

J’étais moins libre que les plus libres. L’esclave et la nature. Dieu décide pour la bactérie.

Les grandes vacances, toujours à vouloir souiller d’amour « les grandes vacances ».










Yves-Noël Genod, 4 janvier 2007.

Labels:

Tous ces p’tits mots gris…
Roméo et Juliette sur le tapis vert. Et tout l’été de la Grèce. Une femme délaye du vent, du sang, du sable. Il voulait partir.

Constipation passagère ?
Dragée Fuca vous libère.

Continuez à lire et tout à coup l'histoire elle-même vous l'aurez traversée. L’air chargé d’une fine brume. Se vendre autant que s’aimer. Le désordre de la pensée et du sentiment, un océan intérieur. Perception flottante.
L’amant devenu religieux.










Yves-Noël Genod, 4 janvier 2008.

Labels: