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Tuesday, September 18, 2012
«
Pour apparaître, le sens d’un film a besoin du spectateur (...) Un mauvais film
est un film qui n’a pas besoin de moi... » (André S. Labarthe) ; cette
réflexion de A. S. Labarthe peut s'appliquer à toute création artistique me
semble-t-il... (Cf. aussi la notion de « relation qui préexiste au
concept », dont parle Edouard Glissant in Poétique de la relation ; relation entre le créateur et le destinataire
« actif », sans lequel l'oeuvre n'a pas de sens.) »
The Right to Say Stuff
Benoît raconte que, quand il
était sur la pierre noire – ça a duré des heures ! j’aurais voulu en
profiter moi aussi, mais j’étais occupé à empêcher les touristes de lui marcher
dessus, un peu garde du corps de Catherine M. du temps de sa vie
sexuelle – que, quand il était sur la pierre noire, il a entendu une fillette
demander si « c’était quelqu’un de vrai ». Il avait
l’air mort. Ensuite, elle a dit : « Ah, non, il respire. C’est
vraiment bien fait. » En un
sens, oui, ça faisait œuvre d’art, oui, un gisant hyperréaliste. Benoît est si
à l’intérieur de lui-même. Si perdu parmi ses cellules qui se délitent… Après
la pierre, il s’est encore remis à prier toutes les statues de l’église et, là,
je suis intervenu. Mais gentiment. J’ai vu qu’il venait de COMMENCER avec une
statue quelconque, je me suis approché et je voulais lui dire qu’on allait le
retrouver au restaurant. J’ai dit doucement « Benoît... », il a sursauté
comme si un ours lui...
Dans le restaurant où nous
avons soupé après avoir vu la générale de François et Cecilia, il y avait un
grand tableau noir avec des craies et il était proposé aux clients d’inscrire
le « lieu le plus bizarre où vous ayez fait l’amour ». J’ai demandé à
Benoît quel il était pour lui. « Le lit du curé de
Cormaranche-en-Bugey ! » C’est vrai que j’ai été surpris.
Cormaranche-en-Bugey est le village où j’ai passé ma première année. Je suis né
à la maternité de Belley et, ensuite, nous étions à Saint-Rambert-en-Bugey.
Cormaranche-en-Bugey, c’est à trois kilomètres d’Hauteville où Benoît était
avec son frère et ses parents. Il allait au lycée à Belley et revenait tous les
week-ends. C’est très étrange. C’est très étrange de toute façon. Mais c’est vrai
que l’imaginer avec un garnement de son espèce « dans le lit du curé de
Cormaranche » est proprement inimaginable. Je lui ai dit tout de
suite : « Mais, ça, tu vois, je ne peux pas le mettre sur le
blog » (tellement j’étais choqué). Mais, aujourd’hui, ça ne me fait plus
rien. On s’habitue.
Dans le restaurant, il faut
que je le dise aussi, il y avait un très beau mec affublé d’une casquette de
militaire. On me l’a présenté, très gentil, en plus – et, en plus, acteur
porno ! C’est la première fois que j’en rencontre. Je ne tenais plus en
place. J’ai demandé à Benoît de lui montrer des photos de Bébé qu’il avait
encore dans son téléphone. Il s’appelle Med-Med et il officie sur citebeur.com
– ou sur timtales – mais, tout ça, il faut s’abonner... Peut-être imaginer –
c’est ce que j’ai tout de suite imaginé, évidemment – un duo entre lui et Bébé
pour la proposition qu’on me fait de jouer dans un lavoir à Lyon (ce qui était
ma raison d’être là)… mais il y a tellement peu d’argent… et je ne suis pas de
ceux qui bâtissent une production… J’imaginais de mettre Bébé nu dans un des
bassins avec des serpents. Ou alors les soyeux aurait donné de la soie et ça se
serait appelé Don de soie. Ou
alors mettre tout le monde dans le noir et, comme il n’y a pas d’argent, le
public nu dans le noir et puis c’est tout. A midi, on avait déjeuner avec
Benoît dans un bouchon près de l’opéra, Chez Hugon, et Benoît avait trouvé que le patron aurait fait une
excellente Phèdre dans la parodie de Pierre Dac que nous aimons tous les deux
nous remémorer : « N’insistez pas, Madam', rien ne peut m’ébranler… / Ah,
ben, s’il n’aim’ pas ça non plus, j’ai plus qu’à m’débiner ! »
(J’avais donné cette parodie dans mon premier one man show et je l’ai ressortie
pour ce stage.) Un casting sauvage pour des personnages du répertoire, ça
excitait Benoît. Qu’est-ce que je voulais raconter ? Il faut à tout prix
trouver les films de ce garçon merveilleux sur citebeur ou timtales.
HELP !
MED EN PLEIN AIR LA TEUB EN
L'AIR : Le beau Med squatte dans un coin pour fumer une clope
« trankil » quand il est repéré par un beau mec qui se met à le
chauffer à mort. Aussi sec, il déballe son gros calibre et se fait
biberonner le zob devant un mur tagué. Tu te doutes bien qu'un gros queutard
comme ça ne va pas s'arrêter là... Med va ensuite prendre son pied à bien
travailler le beau p'tit cul de Carlo Sata (car c'est de lui qu'il s'agit) et
il va lui donner, et lui donner encore... Pour le faire grogner de plaisir et
kiffer un max !
MED EN DARKROOM, TON CUL
S'AFFOLE : citebeur met tes
fantasmes en images... On le sait, t'as forcément rêvé de descendre dans un
coin sombre pour tomber sur le beau Med avec son gros calibre prêt à l'emploi.
Aujourd'hui, c'est David, un p'tit lascar docile, qui va avoir la chance de se
faire choper par Med dans la darkroom de citebeur. Le rebeu TTBM assure et
donne la mesure, s'occupant de David à coups de doigts dans le cul, de
mollards bien ciblés avant de lui décapsuler le cul comme un niqueur en manque.
A quatre pattes, accoudé à son tabouret, David déguste, dans tous les sens
du terme !
MED ET KID CHOCOLAT, LES
RETROUVAILLES : Pour leurs
retrouvailles, Med a convié Kid Chocolat dans la salle de bain de sa chambre
d'hôtel. Depuis leur rencontre à Barcelone, Med n'a qu'une envie,
remettre ça avec le Kid ! Alors, t'imagine son regard de désir quand il voit
surgir la grosse teub du beau black ! Il va pouvoir se rassasier en fond
de gorge, avant de couiner sous les coups de reins en rafale. Notre rebeu TTBM,
qui ne rate jamais l'occasion d'une bonne saillie et qui adore plus que tout
quand un mec viril et musclé lui montre comment il vénère son gros chibre, va
se laisser monter comme une pouliche en chaleur par notre étalon noir.
Hum…
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Je ne suis pas un comédien
« Je sens que Dieu me soutiendra moi qui ne suis qu'un homme parmi les hommes, coupable comme eux de bien des erreurs. Dieu veut aider l'humanité et sauvera celui qui perçoit sa présence. Si l'on voulait suivre mon exemple, la mansuétude de Dieu dont je suis pénétré s'étendrait à l'univers. Les hommes pour moi sont transparents et je les entends sans qu'il leur soit besoin de parler. Mais ils diront : Comment pouvez-vous me connaître, vous qui ne m'avez jamais vu. Si je le peux, c'est que je suis capable de sentir et de penser à la fois. Mes facultés sont si développées que j'arrive à me faire comprendre des gens sans même leur adresser la parole. Je les regarde agir et aussitôt tout m'apparaît clair. Je suis un moujik, un ouvrier, un travailleur d'usine, un domestique, un patron, un aristocrate, le TSAR — Dieu. Je suis Dieu, je suis Dieu. Je suis tout, la vie et l'infini. Je serai toujours et partout. Si l'on me tuait, je survivrais, parce que je suis tout. Je rejette la mort et me perpétuerai en une vie infinie. Je ne suis pas un comédien, un acteur. Venez et regardez-moi, vous vous apercevrez que j'ai des défauts, que j'en suis criblé mais ils s'effaceront si l'on me vient en aide. Ma porte est toujours ouverte, j'espère toujours recevoir des visites. Mes armoires, les valises ne sont jamais fermées. Ma porte le serait-elle quand vous viendrez me voir, sonnez : si je suis là je vous ouvrirai. J'aime ma femme, je la veux heureuse, mais elle ne me connaît pas encore, ni la nature de mes besoins et donne aux domestiques l'ordre de m'enfermer. Cela l'exaspère de voir les gens envahir la maison. Que chacun reste donc chez soi et y attende ma visite. J'irai chez ceux qui m'appelleront. J'y serai sans y être en chacun d'eux, présent par l'esprit. Mais que l'on ne me dise pas : Venez chez moi car alors je n'irai pas, à moins que Dieu ne m'en donne l'ordre. Je ne tiens pas à provoquer une émeute. Je n'aime pas la mort, je la veux et, cherchant l'unisson avec ceux qui me devinent, j'aime tous les hommes. Dieu, la vie, et me tiens toujours prêt à agir dans l'intérêt de mon prochain. Je déteste la mendicité autant que les Sociétés de secours aux indigents. Nous sommes tous des pauvres et c'est sur le plan spirituel qu'il convient de donner son appui. Ce n'est pas l'amour physique qui est nécessaire et le corps n'est à considérer que dans la mesure où il soutient l'esprit. Mon livre, personne n'est forcé de le lire. Il me plairait cependant que l'on aille au théâtre me voir danser si l'on veut sentir venir l'inspiration. »
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Combien ?
Benoît parle de la pauvreté aux Etats-Unis, de l’incroyable différence entre l’extrême richesse et l’extrême pauvreté aux Etats-Unis. Il dit qu’il y a tellement de pauvres et que ces pauvres ne se révoltent jamais. Ils ne font jamais grève. A cause du REVE AMERICAIN. Ils ont dans la tête qu’ils pourraient s’en sortir. Il dit qu’il est allé une fois dans les quartiers pauvres, que les gens ont des corps difformes, mal soignés. Il dit qu’il a rencontré une fois un garçon qui ne voulait pas enlever son T-shirt. Il ne voulait pas. Finalement, c’est parce qu’il avait une perfusion. Il avait dû aller aux urgences et, quand ils s’étaient aperçus qu’il n’avait pas de couverture santé, ils avaient fait le minimum et l’avait foutu dehors. Ce jour-là, Benoît n’est pas allé plus loin avec ce garçon. Je demande à Benoît s’il l’a payé. Benoît hésite. Il lui a donné un peu d’argent.
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Relecture à Lyon
« Histoire sans images.
Histoire d’images noires.
Voici, elle commence. »
« – Elle dit n’avoir pas
su avant lui être désirable d’un désir d’elle-même qu’elle-même pouvait
partager.
Et que cela fait peur. »
« – C’est un orgasme
noir. Sans toucher réciproque. Ni visage. Les yeux fermés. »
« – Rien. Aucune image.
Le Navire Night est face à la
nuit des temps.
– Aveugle, avance.
Sur la mer d’encre
noire. »
« Elle, elle ne sait
rien. Invente.
La première à devenir
folle. »
« L’histoire se creuse
de cavernes, s’approfondit. Plus son décor grandit, plus elle
s’obscurcit. »
« Ce balancement entre
la vie et la mort.
Disparaît
Se meurt
Se tait
Et puis revient à la vie
Il dit qu’il se met à
l’aimer. »
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L’Andy Warhol de Miami
J’ai montré les photos porno
de Bébé à deux pédés, Benoît et Alain Klingler. Ils ne le reconnaissaient pas.
Alors j’ai montré aussi des photos d’un beau mec trouvé sur Internet et ils ont
cru aussi que c’était lui (qu’ils ne reconnaissaient pas). Ils tiraient la
langue, fallait voir ! Tant qu’il y aura des pédés, il y aura de l'espace pour L’INDUSTRIE DU SPECTACLE et le monde continuera de rouler.
Benoît veut retourner à la
pierre du Puy-en-Velay. Ça fera la troisième fois. Quand il s’y est
allongé, il a senti toutes ses cellules bouger et se remettre en place. Comme
un grand nettoyage. Je lui fais remarquer que sa bigoterie lui vient de sa
mère. Il me redit encore : « Comme en fusion, liquide, comme si tout
ce qui était moi et autour de moi faisaient un ». Mais sa bigoterie vient de sa mère. Ce qui
n’est pas pour l’éloigner d’Andy Warhol...
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Gel
Il fait froid. Le froid pour
la dernière nuit (et, je me souviens, la première) vient rappeler que nous
avons eu de la chance. Mais, cette fois, il fait froid, chauffage à fond, bonnet
sur la tête, j’ai eu froid. Bébé est dans le car ; je me suis réveillé
trop tard, à l’heure de son départ, au bout du chemin pour un dernier baiser
et, cette après-midi, il sera avec son copain, Sébastien, au hammam de la
Mosquée, à Paris (pour ceux qui voudraient le croiser). Moi, je serai à
Lyon – avec Benoît. J’aime Benoît, mais ce n’est pas pareil. J’aime me répéter.
J’imagine que je ne m’adresse qu’à un seul lecteur et donc un lecteur qui ne
lirait qu’un seul article, toujours le même. Donc, ce qu’il faut comprendre,
c’est que Benoît et Bébé, ce n’est pas pareil. Dans le genre amour, aimer. Qu’est-ce
que je voulais raconter sur Benoît, déjà ? Benoît a été très content que
je lui révèle qu’Andy Warhol était allé à la messe pratiquement tous les dimanches
tout le long de sa vie – fait biographique assez méconnu. Benoît m’a dit que ses
parents ne s’étaient pas rendu compte qu’ils l’avaient appelé Benoît Izard et
son frère Bruno Izard, c’est vrai que c’est étrange. Quand nous prenons la
voiture, Benoît met à tue-tête un disque de chanson qu’il a faites, façon un
peu slam. Un jour, il a envoyé une des chansons à Jack Lang et l’assistant de
Jack Lang l’a appelé pour lui dire que Jack avait beaucoup aimé. Alors Benoît a
dit : « Oh, mais vous dites ça à tout le monde… – Détrompez-vous, quand nous appelons, c’est que c’est vrai. » On écoute la chanson. C’est d’après le
discours de Zola, « J’accuse » ; ce qui donne : « Jack
use son corps », etc. Jack use je ne sais quoi, vous voyez
le genre. Ça a beaucoup plu. Hier, la soirée dans le
petit bar transformé en dance floor. Tous les soirs ou presque, la soirée, je ne sais pas comment font les kids ! Ils m’ont juré qu’ils ne
prenaient pas de drogue et, l’alcool, j’ai fermé les yeux. (Je leur ai même
acheté du Lagavulin 16 ans d’âge pour hier.) Bébé, je l’ai déjà dit, ne
dort pas, il se couche le dernier (avant-hier à six heures) et se réveille le
premier (vers sept heures et demie) et – qui plus est – dans la période entre
le coucher et le réveil, il baise. Avec ça, toujours l’air d’avoir
dix-huit ans. Comme il ne peut pas baiser tout le monde malgré son grand
désir, il s’arrange pour visiter aussi en rêve. C’est facile
sur cet immense terrain de camping des caravanes. Philippe a dit hier, quand
Michel a fait mine d’enculer je ne sais plus qui – Christine, peut-être, mais
toutes y sont passées : « Ce stage se
termine en Dogs Party... Tu en as fait des bêtes... » C’est, ma foi, vrai,
« Jouer Dieu »... Pascal l’a dit : « Qui veut faire l’ange,
fait la bête. » Et réciproquement. CQFD. Benoît en train de ramasser
les draps de Bébé levé en trombe pour prendre son car a frappé à ma caravane comme un nazi, « Mais
qu’est-ce qu’il te prend ? personne ne frappe jamais ! » Donc Benoît assume de balayer et nettoyer la caravane de Bébé. Mais les draps tachés de sperme de Bébé, il
ne les rend pas. Il les met dans sa bagnole et les vendra très cher dans une
foire d’art de Miami...
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