Thursday, September 11, 2008

(Sans titre)

Le luxe récupéré (Épisode 16)

Le luxe récupéré






C’est trop beau, le Chateau Marmont ! …et sobre, en plus. Boire de l’eau au Chateau Marmont… (De l’eau du robinet, bien sûr.) Je suis fatigué, mais fatigué de dépenser tant d’argent en une seule fois. J’ai fini mon voyage. Enfin, j’ai fini mon voyage ! Me reste plus qu’à me prélasser dans ma chambre du Chateau Marmont… Si vous croyez que je vais en sortir ! Ma chambre de lion, ma chambre de pacha. Souvent on ne se sent pas chez soi à l’hôtel. Mais ici, non. (Vous avez r’marquez ? – je veux dire.) Ici, c’est à moi. À moi, les carreaux des vitres, à moi le soleil sur le feuillage, à moi l’inconnu feuillage (du jardin de Greta Garbo), à moi le tissu du lit, à moi la peinture des murs, à moi les portes, les alcôves…
À moi, autant qu’à moi mes vêtements dispersés sur la lourde moquette – moquette de lion – silencieuse et beige.

« Standard bedroom with queen size bed and garden view. » Sur le site du Chateau Marmont, je conseille la vidéo « Château’s legendary friends ». Elle est géniale (comme on dit). « Better than home – it’s home away from home and with it comes the fantasy of having, at least temporarily, left your cares behind. » « Being at Chateau is like being in a place far, far away, a place that exists somewhat out of reality. »
Are you deliberatly seeking to estrange your readers ?
Je n’écoute plus que des chansons qui ont été écrites at the Chateau – de ma chambre –, comme Guess Who Batman, très jolie.
Je voudrais vous dire mon bonheur, les petits Parisiens. (Essayez le Ritz…)
« Fuck you, fuck you very, very much… »
Il y a un trou à l’endroit où ton âme devrait se trouver. Locus. « Fuck you, fuck you very, very much… »
L’âme de Christopher Columbus, l’âme de Herman Melville.

Je crains que la droite passe encore. Même phénomène qu’avec Sarkozy : ils se font passer pour des réformistes. Ils ramassent la mise. Elle et lui, lui et elle. Faut dire qu’ici – d’abord les Américains sont cons, au moins la moitié d’entre eux, faut quand même le dire, ça – et, en plus, ils sont sur-gavés de propagande. Si t’allumes une radio dans ta voiture, c’est pour entendre démontrer à quel point Barack Obama est un guignol. Le langue américaine (de radio, par exemple) est en elle-même une langue de propagande. Le ton est celui de la propagande (capitaliste, bien sûr), déjà donné, de fait, par l’hommage permanent au meilleur des monde, ontologique donc – alors la gauche, n’est-ce pas ? Des rêveurs, les mêmes, peut-être, peut-être les mêmes, mêmes méthodes certainement, juste un peu plus rêveurs que les vrais, un peu plus weak que les vrais de vrais Américains, les Amerloques, les gros, gros cons.
Irai-je à la piscine ?






Christian was living in the guest house.






« Nous manquent les saisons. »
Je ne peux pas faire de photos des plus belles pièces de l’hôtel. Ils ont une « policy » de « no taking pictures ». Mais c’est très, très beau. Si je descendais en ville, alors ? Je suis très malin pour jouer le luxe, moi. Pour jouer ce jeu, il faut payer. Une fois que vous avez payé, c’est très facile. Il fait un temps quelconque, assez quelconque pour se sentir chez soi – d’ici. Los Angeles clichés. Seven years later. Le dépensier.
An artist and an actress. La nomadic, mais extrêmement intelligente Marilyn Monroe. …de se mettre dans la position.
Les dernières heures. Le magnétisme.







Pendant que je n’étais pas là, ils ont préparé le lit pour la nuit, fermé les rideaux, posé sur l’une des table de nuit une bougie allumée et sur l’autre une bouteille d’eau de Volvic, posé aussi une descente de lit, un petit tapis de drap blanc… que d’attentions ! C’est ça, la richesse, il faut s’habituer à vivre constamment entouré des domestiques. Plus jamais tranquille. Ça doit être une question d’habitude. Dans la joie de ça. J’suis un peu fatigué, moi, mais enfin, fatigué de moi, le lecteur aura compris, de moi-même. Délassé, mais fatigué. J’oubliais, « ils » ont aussi apporté le résumé du jour du « New York Times » sur trois feuilles A4 avec un trombone. McCain and Obama Call Cease-Fire for a Day. C’était le 11 septembre, aujourd’hui.
Je vais passer une bonne nuit. Tout est merveilleux – la vie.






Jeudi 11 septembre 2008.

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Chateau

Quote of the day

"If you must get in trouble, do it at the Chateau Marmont."

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Ma vie au Chateau Marmont (Épisode 15)

Baigné… aller dans l’eau. Pensé à Léo.
Comment Léo était dans les vagues.
Shape of voice.
…a seaside lassitude… (reminiscent of the Mediterranean.)
…a bar so noir (it seems to have leapt out of the pages of a Raymond Chandler novel.)
A one-minute meeting.
Read my lips. (Obama slams pig swill – « NewYorkPost ».)
Voilà, je suis comme ça, moi. J’accumule les frustrations… J’ai les clés du Chateau Marmont – enfin, une clé, une chambre – dans ma main. Sunset Boulevard, gloire dilapidée. Lire du Rimbaud au Chateau Marmont. Pas en sortir. Je passe le mois d’août au plumard.






Ma vie au Chateau Marmont

La réalité.






Jeudi 11 septembre 2008.

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Nice

Le temps se dégrade (Épisode 14)

Open-hearted San Francisco

C’était dans l’air, l’élégance.
Quelques titres dans la vitrine des City Lights Publishers (et publiés par eux) : Charles Bukowski, Notes Of A Dirty Old Man ; So Many Ways To Sleep Badly (avec une photo de lit d’hôtel un peu comme je les fais) ; Hello I’m Special (How individuality became the new conformity).
These streets, these skies. La sélection des détails. La confession, la pose, le mythe de moi-même ne me font pas peur. (Il faut bien se coltiner quelque chose.) (Je cultive.)
Musique des villes.
To walk under the palms.
(Le seul solide chemin est invisible – celui qui tient.)
The solid path invisible. Pas à cause du brouillard, oui à cause du brouillard. Parmi les fleurs, les arbres, les oiseaux bruyants. La prairie brillante de rosée. Les collines bleues – blue hills.
Les scènes d’horreur de l’holocauste. Une femme la plus belle, la plus moche.
Le poète chétif décrit les horreurs du monde aussi bien que de ses cartons pâles, quelques espérances. Palais neufs échangés – j’ai vu tout. Les toits, les blés – notre ombre des bois, notre nuit d’été ! –






À droite d’été

Une affaire sordide – ou ténébreuse – ou orageuse. Le chat de la cervelle – les soleils qui déchirent.
Lu aussi à la librairie des Lumières de la Ville The Flowers Of Evil, dans la traduction de William Crosby et Holocaust, de Charles Reznikoff.
Les Juifs se sont laissés sacrifier.
Ajustement avec l’immédiateté du monde.
J’aimerais beaucoup qu’il y ait un enfer. Pour les Allemands. Pour les catholiques.
C’est comme s’il y avait deux mondes. Un monde qui aide et un monde qui n’aide pas. Le problème, c’est que tu transportes ces deux mondes.






Le temps se dégrade

Oui, il faut bien rentrer. De nouveau la province… J’ai quitté la ville qui déployait juste l’esprit, pas beaucoup plus, pour retrouver… le monde ! Le monde déployé, alourdi, envahissant. La basse-cour, la ferme. Je longe la côte, c’est ce que je suis censé faire, mais il fait un temps pourri, c’est curieux, ça, tout d’un coup c’est l’hiver, la nuit à quatre heures, le crachin, l’invisibilité. À Monterey, un marché bio, j’ai retrouvé les tomates, celles que j’aime, poussées sans irrigation – dans le sombre, on aurait dit un marché de Noël. Je suis dans un café Internet, je fais traîner la soirée, je vais dormir dans la voiture, près des tennis, demain matin j’irai pisser au Fisherman’s Wharf où j’ai déjà pissé tout à l’heure. J’ai regardé la météo, semble pas faire meilleur à L. A., c’est curieux…






Mardi 9 septembre 2008.

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(Sans titre)























Des maisons du bord de mer… L’Amérique d’Épinal… Lipstick on a pig… Tout ce qui me rapproche de Los Angeles… Je me suis baigné… Les couleurs d’ormeau, la nacre brûlée, Rimbaud… L’autoroute près de la mer… La nuit… La lune sur la mer…

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