Thursday, May 23, 2013

Rerun : moi en Shakespeare (c'est-à-dire personne)


Photo Patrick Berger. A l'arrière plan, la jeune vedette Felix Ott.

Ça c'était pour Vénus & Adonis, à Gennevilliers. Laurent Goumarre m'avait passé la commande d'être aussi moi-même en scène. Je voudrais connaître tout Shakespeare. Je voudrais étudier Shakespeare. Je voudrais rencontrer un dramaturge très intelligent sur Shakespeare (ou plusieurs). En même temps, Shakespeare, il est facile à comprendre, on le comprend pas tous les bouts, il est la réalité même. Il n'est pas juste un auteur de théâtre, il n'est personne. C'est Peter Brook qui le dit. Et c'est vrai. 

Labels:

Darling !

Ça te branche d'aller voir Gisèle à Beaubourg le 31 ? 
Et aussi, merci, grâce à ton blog j'ai découvert la leçon de Deleuze sur le rêve de l'autre :

« Minnelli, il a, il me semble, une idée extraordinaire sur le rêve. Elle est très simple, on peut dire et elle est engagée dans tout un processus cinématographique qui est l’œuvre de Minnelli, et la grande idée de Minnelli sur le rêve, il me semble, c’est que le rêve concerne avant tout, ceux qui ne rêvent pas ; le rêve de ceux qui rêvent concerne ceux qui ne rêvent pas, et pourquoi cela ça les concerne ? Parce que dès qu’il y a rêve de l’autre, il y a danger. A savoir que le rêve des gens est toujours un rêve dévorant qui risque de nous engloutir. Et que les autres rêvent, c’est très dangereux, et que le rêve est une terrible volonté de puissance, et que chacun de nous est plus ou moins victime du rêve des autres, même quand c’est la plus gracieuse jeune fille, même quand c’est la plus gracieuse jeune fille, c’est une terrible dévorante, pas par son âme, mais par ses rêves. Méfiez-vous du rêve de l’autre, parce que si vous êtes pris dans le rêve de l’autre, vous êtes foutu. » 

Oui, voilà, foutu, foutue, foutus.
Moi, j'appelle ça l'automne perpétuel, toi l'hiver indien. Quoiqu'il en soit, faut se dire qu'on a au moins eu la chance de connaître Vivaldi for real quand on était petits. Oui, voilà.

Love
Xx

Labels:

Les Nazis sont partout


Stupeur ce matin d’apprendre qu’un des piliers du cours de Wayne — avec l’adorable Claire Chazal — est une femme qui vient de se présenter comme l’ex-femme (2 enfants) du nazi qui s’est suicidé à Notre-Dame. Elle aussi pure nazie, pure raciste, pure morbide. C’est une femme de 60 ans, j’ai mis du temps à comprendre qui c’était parce que je croyais qu’elle était américaine, elle parle anglais avec Wayne, elle est allemande (!), elle s’appelle Angelina, elle est très riche, elle arrose tout le monde avec des places à l’opéra, etc., c’est elle qui ramasse les tickets depuis quelques temps. A ma décharge, je ne l’ai jamais trouvée sympathique, elle ne m’a jamais dit bonjour et, au contraire, fait des remarques quand qqch de moi lui déplait. Elle danse très mal. C’est une ordure. Elle a dit à Wayne que le suicide de son ex était un geste de samouraï (c’est la propagande), mais Luigia a dit à Wayne qu’il n’avait pas à la laisser lui dire ça, elle a dit à Wayne : « Tu es homo, tu n’as pas à la laisser te parler comme ça, c’est comme si elle s’adressait à un juif pour dire qu’un chef SS est mort en héros. » Je pense que Wayne ne la virera jamais du cours. Moi, je n’apparaîtrai plus au cours du matin, c’est pas possible. Je pense à Pierre Reverdy qui avait déménagé immédiatement de sa maison adorée parce que des soldats allemands, pendant l’occupation, avait pénétré dans son potager pour se servir en légumes. Il était parti. C’était plus possible pour lui. Il avait pris un autre endroit et avait fait élevé les murs autour du potager, il n’était plus sorti de chez lui pendant les 5 ans de la guerre. Il ne pouvait tout simplement pas les voir. Le mari de Luigia (avocat d’affaire au service de la gauche) lui a dit : « Il n’y a qu’une chose à faire : les mettre à la porte. » Moi — je sais que Jean Pierre Ceton ne va pas être content —, je rêvais dans la journée à un retournement à la Quentin Tarantino : les obliger à porter la croix gammée comme ils ont obligé les Juifs à porter l’étoile jaune.

Labels:

Commando


Bernadette Chirac au « Petit Journal » était très drôle, pour une fois, facétieuse. Elle a balancé sur Jacques Chirac avec un plaisir non dissimulé. Elle a dit qu’il couchait avec le chien. La chienne Sumette. « Elle  dort dans son lit ! Sur mon oreiller ! — Non ? — Elle a pris ma place ! Ah, si !» Et pour enfoncer la pointe définitivement : « C’est très curieux, en vieillissant, vous savez, beaucoup de gens — comme les enfants finalement — ont besoin de s’attacher à un animal. » J’adore les vieux quand ils deviennent drôles ! Les jeunes (surtout les jeunes chiens fidèles) sont rassis parfois. Mon ami Philippe Frydman a une idée qu'il me développe au téléphone — tout en conduisant, ce qui m'inquiète, mais il me dit qu'il a le kit main libre, bon . Il avait l'idée, depuis des années, d'organiser une fête, une « Nuit Solaire » — c'est comme ça d'ailleurs que tout le monde le connaît : il avait chargé Grégory Castéra de lui faire rencontrer plein d'artistes — mais il pense maintenant que ça ne marchera jamais à Paris, son idée : les gens ne savent définitivement pas faire la fête. « C'est pas Madrid », me dit-il. « Non, ce qu'il faut faire, me dit-il, c'est des descentes de vieux dans les boîtes. » Il a repéré une boîte, Le Rouge, pas mal, mais plein de jeunes vieux. Alors que lui, connaît des vieux qui sont jeunes. Alors, pour le casting : minimum 75 ans. Ensuite, on loue une limousine et en avant l'opération coup de poing « Nuit Solaire » se déroulant sur plusieurs boîtes. La seule chose qui m'ennuie un peu, c'est qu'il me compte dans l'équipée. Mais, en ce moment, je dis oui à tout. Il m'avait fait rêver avec Le Rouge que je ne connais pas, mais, là, il me parle de la boîte de David Lynch. « Ah, non ! elle est complètement ratée, cette boîte... — Totalement ratée ! C'est pour ça qu'il faut y aller... — Ah, bon... »

Labels: