H appy Island
Spectacle somptueux de La Ribot à Genève au théâtre Grütli encore ce soir vendredi. J’écrivais dans mon carnet : « Je suis encombré de rien ». Il s’agit d’une pièce qui lave — comme on demande finalement à l’art : « Lave-moi de mes péchés, peut-être pas de tous, mais un peu quand même, de ceux dont on parle dans les journaux ». C’est très rare d’accéder aux programmations pignon sur rue. Les programmateurs, en général, et c’est humain, ne savent pas distinguer le génie de l’air du temps ; c’est d’ailleurs peut-être la seule chance pour les artistes véritables — très rares — d’accéder aux salles, parce qu’au fond les programmateurs ne savent pas, ils ont un doute. S’ils savaient (et les robots bientôt le sauront), il n’y aurait que des faiseurs dans les salles et alors on serait libéré du théâtre, ce qui serait une très bonne chose ! Malheureusement, ou heureusement, il y a encore La Ribot, très en forme, très sensuelle, très en contact avec la beauté, peau à peau, cœur à cœur et l’esprit par dessus ça qui brûle et qui glace. « Je porte un regard tragicomique sur la vie », dit-elle.
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