Tuesday, August 23, 2016

L e Bilan


Yves-Noël Genod, né en 1972, a d’abord travaillé (professionnellement) avec Claude Régy et François Tanguy (théâtre du Radeau). Il a ensuite dérivé vers la danse avec une collaboration principale avec Loïc Touzé. C’est Loïc Touzé qui lui a proposé, en 2003, à l’occasion d’une carte blanche qu’il avait pendant le festival Let’s Dance, au Lieu Unique, à Nantes, de fabriquer son premier spectacle (qui s’est intitulé : En attendant Genod, et qui s’appuyait sur le modèle des stand-ups anglo-saxons). Depuis 2003, donc, Yves-Noël Genod a répondu à des commandes qui se sont enchaînées, spectacles et performances, présentées le plus souvent dans des festivals ou lieux de danse…
Ces spectacles sont pourtant une rêverie sur le théâtre, mais le théâtre quand on en a enlevé le drame et qu’il en reste la poésie. Le poème du théâtre, c’est-à-dire la danse (ou la musique, la peinture, etc.) Il y a une soixantaine de spectacles au répertoire de la compagnie. Yves-Noël Genod a travaillé avec de nombreux interprètes qu’on retrouve maintenant sur les plus grandes scènes et, dans ce sens, on peut dire qu’il a marqué une génération.



En 2015, on a représenté à Vanves (festival Artdanthé), le 24 février, Un petit peu de Zelda, recréation d’un spectacle présenté à la Ménagerie de verre (festival Les Inaccoutumés) la saison précédente. Avec Adrien Dantou (danse), Gaël Sall (jeu), Grégory Carnoli (jeu), Jessica Batut (jeu), Wagner Schwartz (danse), Jonathan Foussadier (danse) Philippe Gladieux (lumière) et comme assistants à la mise en scène : Gildas Gouget et Helen Heraud.
Un petit peu de Zelda a également été repris à Bruxelles, à la Raffinerie, le 26 avril (festival Danseur), pour deux représentations (20h et 22h). La première partie de cette pièce correspond en fait au Sacre du printemps, d’une durée donc de trente-cinq minutes, ici réintitulée Massacre du printemps (parce qu’il s’agit d’un duo de boxe). Avec Adrien Dantou (danse), Gaël Sall (jeu), Philippe Gladieux (lumière, scénographie), Benoît Pelé (son)
(Ces deux pièces — ainsi que la première version de la Ménagerie de verre — sont au service d’une installation lumineuse virtuose — d’un procédé inventé —, qui délivre de manière presque aléatoire une lumière constamment changeante — comme la vie, comme la terre qui tourne et comme la ville qui bruit, cette invention est celle de Philippe Gladieux avec qui je travaille depuis quelques années.

Puis la deuxième partie de l’année a été consacrée au grand-œuvre (qui m’a occupé en fait pendant un an et demi), la résidence offerte par Gwenaël Morin au théâtre du Point du jour à Lyon de septembre à décembre 2015 (nous y étions déjà en août, en juillet et en avril).

Les spectacles de Lyon — chaque spectacle est autonome et a été pensé en contraste avec le précédent, mais l’ensemble forme une fresque intitulée : Leçon de théâtre et de ténèbres, en sept épisodes et un épilogue.

Lumière pour l’ensemble — et chacun — des spectacles : Philippe Gladieux et Gildas Gouget
Photographies des spectacles : Marc Domage, César Vayssié, Helen Heraud…
Films des spectacles : César Vayssié
Assistante-stagiaire à la mise en scène : Perrine Ysé Guérin, Helen Heraud
L’équipe du théâtre pour la construction des scénographies (conçues par Philippe Gladieux, César Vayssié, Benoît Pelé et Yves-Noël Genod)
Costumes prêtés par le théâtre du Point du Jour, le TNP, l’opéra de Lyon, la MJC de Sainte-Foy-lès-Lyon, Le Dispariteur, ainsi que des costumes et accessoires personnels

Manuel de liberté (création), du 22 au 26 septembre

Manuel Vallade (jeu)
Florence Hebbelynck (jeu)
Yuika Hokama (danse)
Antoine Roux-Briffaud (danse)
Jean-Batiste Lévêque (son)

Les Entreprises tremblées (création), du 6 au 10 octobre

Odile Heimburger (chant)
Antoine Roux-Briffaud (danse)
Anna Perrin (jeu)
Jean-Batiste Lévêque (son)

Or (création), du 20 a 24 octobre

Yuika Hokama (danse)
Anna Perrin (jeu)
Antoine Truchi (jeu)
Simon Espalieu (jeu)
Odile Heimburger (chant)
Rémy Studer (musique)
Gaël Sall (jeu)
Marlène Saldana (jeu)

La splendide actrice (création), du 3 au 7 novembre

Bertrand Dazin (chant)
Jeanne Monteilhet (chant)
Yuika Hokama (danse)
Simon Espalieu (jeu)
Gaël Sall (jeu)
Jonathan Foussadier (danse)
Lætitia Dosch (jeu)
Benoit Pelé (son)

N°5 (masterclass) (création), du 17 au 21 novembre

Yves-Noël Genod (jeu)
Jonathan Foussadier (danse)
Gaël Sall (jeu)
Yuika Hokama (danse)
Bernard Genod (jeu)
Perrine Ysé Guérin (jeu)
Nina d’Urso (jeu)
Karline Marion (danse)
Baptiste Caruana (jeu)
Guillemette Mouret (jeu)
Arthur Brébant (jeu)
Jessica Batut (jeu)
Nicole Mersey (jeu)
Caroline Breton (jeu)
César Vayssié (vidéo)

Par délicatesse j’ai perdu ma vie (son-et-lumière) (création), du 1er au 5 décembre

Jonathan Foussadier (danse)
Simon Espalieu (jeu)
Lazare Huet (danse)

Leçon de ténèbres (création), du 15 au 19 décembre (joué en alternance avec la reprise du très beau Par délicatesse j’ai perdu ma vie)

Harris Gkekas (danse)
Jonathan Foussadier (danse)
Catherine Fornal (chant)
Marc Sollogoub (chant)
Gabriel Tur (jeu)
Yuika Hokama (danse)
Simon Espalieu (jeu)
Yves-Noël Genod (jeu)
Chœur d’amateurs (vingt personnes) formé par Barbara Jung, Myriam Djemour et Marc Sollogoub (chant)

Rester Vivant (reprise), du 29 au 31 décembre 

Yves-Noël Genod (jeu)
Jonathan Foussadier (danse)
Emilia Giudicelli (danse)
Son : Benoît Pelé

Au total : trente-huit représentations plus vingt-quatre avant-premières (trois avant-premières par spectacle), nous avons joué soixante-deux fois (avec un rythme d’une semaine sur deux), certains interprètes n’auront participé qu’à un seul spectacle, d’autres à plusieurs, mais seulement trois personnes, Gildas Gouget (lumière), Philippe Gladieux (lumière) et moi-même auront participé à l’ensemble  

S’il faut tirer un bilan de cette expérience exceptionnelle, c’est qu’elle a été exceptionnelle. J’aurais pu — Gwenaël Morin qui a inventé le concept de « théâtre permanent » m’en avait donné la possibilité — jouer moins et choisir d’allonger le temps des répétitions. J’ai hésité, mais j’ai choisi de travailler comme je l’avais fait jusque là, dans la virtuosité de la vitesse, dans la proximité avec le public (invité à « finir » le spectacle avec nous lors des avant-premières). Spectacles donc répétés en quinze jours (plus, quand même, un mois d’essai en août, auditions en avril), qui s’enchaînent, une période extrêmement fatigante, pour moi, avec un seul jour de relâche tous les quinze jours, mais excitante — ce qui fait que je n’ai senti la fatigue qu’a posteriori (à partir de janvier). La magie a été — au-delà du travail avec les interprètes — il y a eu des choses exceptionnelles, inoubliables ! — de creuser ce même espace, ce théâtre souple et noir (j’avais demandé la possibilité du noir total), de le voir changer, grandir et s’approfondir au fil de la saison, avec une vitesse naturelle, de le voir, par exemple, se couvrir de feuilles sèches pour les spectacles Par  délicatesse j’ai perdu ma vie et Leçon de ténèbres, joués en alternance, d’y voir la pluie tomber (pluie artificielle préparée par l’équipe technique du théâtre) et les lumières éclatées de cendre et de soleil de Philippe Gladieux, venir tous les jours au théâtre et n’avoir pas de temps pour y faire autre chose que des merveilles. Le soutien du théâtre aussi, de toute l’équipe, très agréable et efficace. Dans cet ensemble, un chef d’œuvre (s’il faut en nommer un) : Par délicatesse j’ai perdu ma vie, spectacle créé — inventé — au lendemain des attentats de Paris et qui en porte la douleur et — a-t-on dit — une faculté de consolation. Venir au théâtre comme, dans une ville maritime, on a envie d’aller voir la mer, pour la nostalgie. C’est ce que m’a dit Gwenaël Morin. Un spectacle qui m’a laissé sur ma faim (bien qu’il soit sans doute celui qui ait fait le plus d’entrées) et que je voudrais retravailler : Or, première esquisse d’un travail au long cours sur Carmen, de Georges Bizet. Voilà ce que je peux dire rapidement ici de cette expérience extraordinaire, 


Yves-Noël Genod

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« I will show you fear in a handful of dust »

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                             « His body was in the bed
Which was a mattress on the floor. »

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Ça m'a fait plaisir de te revoir, mon cher vieil ami ! Tu as l'air en pleine forme, tanné par la beauté (c'est plus beau). Et ton camarade aux oreilles décollées si intelligent... On a beau dire, ça fait du bien d'entendre quelqu'un dire une chose ou deux en ouvrant la bouche (on ne peut pas toujours parler la bouche pleine). C'est presque rare. J'aimerais bien jouer avec toi. Mais peut-être pas au théâtre (au théâtre, il y a les textes, c'est quand même compliqué, un art que tu maîtrises, moi pas trop), mais au cinéma, non ? On s'entendrait bien, je trouve... Love, indubitable amour

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B ody through which the dream flows