Monday, November 23, 2009

la réalité dépasse la littérature



I

un cas de coma

et le type

oui il est resté

vingt-trois ans dans le coma

depuis 198 quelque chose

au bord de la mer

c'était même

au bord de la mer

même

en Bretagne

ça peut se dire ça

il était dans le coma diagnostiqué végétatif

en fait il était

pleinement conscient

je criais

comme une plante

mais personne ne pouvait m'entendre

il entendait tout ce que disaient les médecins

il rêvait dune vie meilleure

à Marseille comme mon frère

le mot frustration ne veut rien dire comparé à ce qu'il s'est passé

pendant vingt-trois ans

le type maintenant s'en est sorti

si je relis l'article

dans Le Figaro

il est dit qu'il peut maintenant communiquer

et il explique ça

il n'était pas dans le coma

il était piégé dans un corps paralysé

la frustration est un mot trop petit

frustration is too small a word to describe what I felt

en fait l'article du Figaro was le recopiage

d'un article anglais




II

je suis célibataire

bachelor

le poète est célibataire

rime avec taire

pas d'enfant pas de femme pas même

de travail

si j'avais la force de ne rien faire je ne ferais rien

c'est pour ça que Frédéric m'a demandé d'intervenir dans son livre

pour ne rien faire

très drôle aussi

un spot publicitaire pour la Société Générale

qui dit

nous sommes là pour vous aider

mais la chanson qui sert de toile de fond

dit en anglais

tu m'as foutu en l'air

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comment échapper à cette idée c'est forcément

ces photos

un portrait de Frédéric

et ce que j'écris en un sens

un autoportrait aussi

alors nous avons donc deux miroirs

qui se reflètent si c'est pas de l'amour ça

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la pluie je fais une parenthèse

le pluie comme au déluge toujours un peu

passe son temps dans la nuit

au-dessus de ta tête

dans la nuit

qui résonne comme le zinc

prononcez zing

sur les toits de Paris

c'est curieux j'ai oublié de demander à Frédéric s'il ne fallait pas écrire en anglais

je le vois demain au Train Bleu

à la gare de Lyon je lui demanderai

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Belle de nuit

"La beauté est présente dans chaque femme Dove."

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Deux poèmes pour Teschner

un mannequin professionnel affamé



de quoi parler dans un livre ouvert

imaginez un corps le mien

si fatigué fatigué comme

dans un conte

un filtre un maléfice un talisman

tout à la fois

mélangé le corps et sa fatigue

sa cage et sa liberté le corps

dans cette chambre d'hôtel

que je disais celle de Goldoni

ou de Kafka

et bientôt d'un hôtel quelconque du Caire

très bruyant

l'autre soir j'étais dans une boîte

pas une chambre

pas une tache

pas une armoire

une boîte un club

réservé aux jeunes aristos de vingt ans

pas plus de vingt-deux ans en tout cas

il y a beaucoup de de me dit le dj

que je connaissais

si ce n'est pas la particule des fils de

ce qui revient au même

tous à boire des cocktails merveilleux

comme

les caprices d'Emilie

c'est le nom d'un cocktail

ou le

son nom m'échappe







petit bureau grande fenêtre avec un arbre dépouillé devant



Frédéric m'accueille dans son livre

comme dans des chambres d'hôtel

différentes toujours la même

c'est comme cela que je vois les choses

c'est si facile d'écrire dans un livre

c'est une matière glissante

c'est ce que j'ai fait de plus facile

je crois

comme aussi de jouer un grand rôle

au théâtre dans une pièce classique

ça m'est arrivé une fois ça aussi

c'était ce qu'il y avait de plus facile

finalement ce que fait Nicolas Sarkozy c'est pas si dur

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Projet Frédéric Teschner

I

je vais parler de ce que je veux

dans ce livre

Frédéric me le permet

il me l'a demandé

quand on me demande quelque chose

en général

comme ici Frédéric

d'écrire dans un livre

c'est comme si on me disait

fais ce que tu veux

écris ce que tu veux

c'est comme ça

quand on s'adresse à moi

alors voyez

et vous

me permettrez-vous

que j'écrive ce que je veux

ou souhaitez-vous

qu'au moins je remette la ponctuation

de toute façon je voudrais parler des problèmes du monde

qui concernent tout le monde

Claude Lévi-Strauss disait qu'il écrivait en écoutant de la musique

moi j'écoute les infos

et je lis aussi tout en écrivant

de la poésie

c'est possible de faire plusieurs choses à la fois

c'est ce que vous faites en ce moment

en feuilletant ce livre

ce livre pourrait être l'histoire des débuts

de toute façon on en revient toujours au début

à chaque page cette tâche

jeux de mot

cette tache

comme vous voyez

les débuts c'est aussi ce coffre-fort dont vous avez perdu la combinaison

et que vous portez

à peu près vers le sternum

c'est Luigia qui me l'a dit

les quartiers se construisent par invasion

sans autorisation

dans l'Amazonie

c'est déjà la fin de cette émission spéciale



II

les chambres de mon hôtel ne restent jamais vides

des coups de poing au ciel

je ne puis pas souffrir ces hommes efféminés dit La locandiera

que vous pétiez ou non

capitaine d'industrie

un homme doit pas s'approcher des femmes dans cet état

d'une femme dans cet état

sentir la rose

et la transpiration

c'est tellement émouvant que Sophie Marceau

et Christophe Lambert

jouent ensemble



III

Plein de jeunes filles en fleurs surexcitées en bas d'l'hôtel



IV

tout est superposition

naïvement

Frédéric se superpose à Teschner et

réciproquement

du café noir se superpose à la table blanche

et la doudoune Dior

que j'ai achetée pour ressembler à Thomas Lélu

se superpose à la chemise blanche

Ann Demeulemeester

la musique se superpose à l'image

l'image c'est le cinéma

le cinéma sans lumière

l'aube rapide se superpose à la vie

l'arbre d'hiver

graphique

se superpose à la mort

et l'amur est un mour

l'écran projeté noir que craint-il sinon d'être

tu es en vélo

ta lumière brille le chemin

tu es Hélèna

travestissement d'un amour comme tous les amours

la porte s'ouvre

de la grande maison lacanienne

pure architecture dessinée dans la forêt-mystère

le vélo est noir

avant l'aube

sur le mur blanc

on ne te le volera pas

la bonne

le majordome

la vitre

la vitre à nettoyer

le sol à nettoyer



VI

les ennemis

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La beauté

"Un type a passé le tournage à arroser les trottoirs pour que les néons se reflètent sur le sol..."

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Hôtel Talisman


un monde discret, mon petit monde
le livre
L'Egypte, ouvert, non lu, sur le lit
dans une chambre
- quelle chambre -
de cet hôtel Goldoni, Kafka
heureusement Sophie, la sagesse
lit - et corrige - ce que j'écris
elle me demande aussi
ce que je pense de la suite... "la suite de la nuit",
dit-elle
à la Duras ou à
la Hervé Guibert







Yvno

Depuis tout ce temps je continue de te lire quotidiennement
C'est comme à la fin de Nadja je crois, où il dit qu'un journal
lui donnera toujours assez de nouvelles de lui-même
Je ne lis plus le journal, mais je te lis toi, comme un monde.

Juste alors te dire merci ...

A part te lire, je continue Hervé Guibert,
il m'émeut profondément,
je ne sais pas bien encore comment,
la précision je crois :
voir les événements du dehors et sa propre "sexualité"
exactement du même endroit.

Tu fais quoi ?
Quand pourrai-je revoir ton travail ?

Et dis-moi, quand tu ne connais pas la suite ...
... comment tu embrasses la suite / dans la nuit ?

Je t'embrasse,

So

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haaaaaa mon dieu

haaaaaa mon dieu
passant mon temps dans des saunas cette semaine
dans une petite ville de République Tchèque nommée Cesky Krumlov
j'ai séjourné sur ton satanné blog
et j'ai rêvé de Dindons
mais surtout d'embrasser follement Jeanne Balibar
que je trouve terriblement exitante
en même temps que ridicule
mais tout de même si excitante
Qu'Yves No
je n'en dors plus
Fais quelque chose
Dis lui que je l'aime
Nan nan, lui dis pas ça, après je serais bien emmerdé
nan ne lui dis rien


Photo Caroline Ablain. Voir aussi Femmes et Cabaret.

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Belle du soir

"Le maintien d'une hypocrisie minimale dans l'expression (que les journalistes, qui ne la goûtent guère, appelle "langue de bois") est consubstantiel à la démocratie."

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Belle du soir

"Un peu plus de liberté dans cette cage de positions."

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Aux calanques grecques

Je tombe sur un article du Wikipédia sur la procrastination qui me semble plein d'intérêt. Je décide illico de le mettre en lien dans mes favoris pour le lire plus tard.

Belle du matin

"Déjà qu'on attrape une partie seulement de la réalité, à vrai dire une toute petite partie, si l'on est occupé par des rumeurs irrationnelles, des croyances parano, des visions névro alors on perçoit et comprend presque rien du rien..."

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