Wednesday, October 12, 2016

Jean-Baptiste Lévêque
Les migrants, on en entend parler un peu partout, mais cela reste encore assez abstrait pour la plupart d'entre nous, jusqu'à ce que vous commenciez à vivre avec au quotidien, à les croiser tous les jours sur l'un de leurs campements de plusieurs centaines voire milliers de personnes devant chez vous, et dont le nombre augmente de 50 ou plus chaque jour.
On peut passer outre quelques temps, mais arrive le moment où peut aussi se demander: Qu'est ce que l'on peut faire pour eux ? Qu'est ce qui est à notre portée ?
Depuis la mi-aout, le camp installé avenue de Flandre, juste devant chez nous, ne désemplit pas, malgré les interventions régulières des autorités. A l'initiative de riverains qui n'en pouvaient plus de rester inactifs et impuissants, des petits déjeuner se sont organisés chaque matin. 
Une chaîne de générosité impressionnante et enthousiasmante s'est mise en place petit à petit, boulangers, restaurants, collecte auprès des clients (et de la direction) du supermarché Casino tout proche. Les réseaux fonctionnent. Le bouche à oreille aussi. Les choses s'organisent. Nous venons de faire l'acquisition de 5 thermos électriques de 16 litres pour pouvoir leur servir un verre de thé chaud à chacun ce que nous faisons jusqu'alors à l'aide de seaux en plastiques remplis d'eau chaudes transportés péniblement sur plusieurs centaines de mètres. Le froid arrivant, ce n'est pas du luxe. Tartines, gâteaux, plats cuisinés, fruits, oeufs durs, galettes, le menu est de qualité pour les aider à prendre un minimum d'énergie.
Je viens d'y passer la matinée. C'est très beau ce qui s'y passe, pas du tout misérabiliste. Plein de chaleur humaine, très simple, et en même temps très pragmatique. Ca rigole pas mal aussi. Le collectif de bénévole déploie une énergie assez incroyable et communicative. Il y avait, je pense, 500 ou 600 migrants, le semaine prochaine peut être le double.
L'effet boule de neige de la solidarité est indéniable et de plus en plus de gens passant pas là nous demandent ce qu'ils peuvent faire. De tous âges , de toutes conditions sociales. C'est très encourageant pour la prise de conscience que cela révèle. Pour le lien que cela construit.
A défaut d'être sur place, il y a un moyen assez simple de faire un petit quelque chose très simple, même à distance. Malgré les collectes très généreuses, il y a toujours des choses à acheter pour rendre possible cette opération dont l'ampleur ne cesse de s'accroître. 
Une cagnotte en ligne s'est donc constituée depuis le début. En voici le lien
Pour info, chaque jour, un petit déjeuner revient environ à 50 euros minimum, hors collecte de denrées.
Vous pouvez également, si vous êtes du quartier, vous joindre ponctuellement ou plus durablement à l'opération. Toutes les bonnes volontés et initiatives sont les bienvenues et l'équipe de base à besoin d'être relayée car tout ceci est, sur la durée, assez épuisant.
Si vous souhaitez être informés il y a un compte Facebook   
L'émission Du grain à moudre sur France Culture qui s'est faite sur place il y a une dizaine de jours   
Lundi prochain, un sujet dans L'Emission politique sur France dans lequel Bruno Lemaire devrait être confronté sur place, à la situation. Il n'est pas exclu que j'y participe d'ailleurs. Mais certainement pas pour lui adresser la parole.
Et un sujet d'Envoyé spécial en préparation.
Tout ceci fait que la situation devient de plus en plus concrète et permet chacun de s'habituer, petit à petit, à l'idée que nous pouvons aider ces migrants et qu'il en est même de la responsabilité de chacun.
Et que, bien loin de nous coûter, nous pouvons tirer de ces gestes un bénéfice humain énorme.
Et puis c'est toujours agréable de sentir qu'on a pas les deux bras dans le même sabot.
                A plaisir de vous (y) voir, vous lire, vous entendre, vous savoir pas loin
                                                    jean baptiste

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C heveux teints


Stéphanie Lupo 
Ahh merci. En fait j'adore ces lundi, mardi(s). L'idée m'a plu dès le début, ça m'a fait penser à Jodorowsky, à la danse de la réaité, ces 5 euros qui sont comme un thé dans un café chic du marais, et nous on est là, en face de ces murs en train de se décomposer. Et puis le mouvement tout autour, Kataline est magnifique, Eden, toi avec tes cheveux teints,  les Blacks qui entrent et sortent (celui d'hier avait un visage super), et nous dans notre bulle pas si fermée, ouverte, à vue, et voyant, juste séparée par cette vitre. Merci à toi. Hier j'ai travaillé encore en rentrant, oui c'est une fois que c'est à peine fini, que l'intuition se réveille vraiment, ça avance comme ça. Chaque mardi je voyage avec Lalla et je suis ravie de faire ça avec toi. Ce matin j'ai relu la fin de Manque en anglais et la fin de Lalla en Français. Là où l'une chavire, l'autre rayonne. J'aime cet espace de liberté et d'échange comme ça, les regards et les paroles qui s'échangent. A la fin je me dis toujours qu'il faudrait se trouver en permanence sur le fil du rasoir dont parlait hier Devi, une ligne fragile mais certaine où se touchent sagesse et folie. Que le café de conscience cassée devienne un navire de lumière, et embarquer tout le monde sur l'autre rive. A bientôt ! Je ne serai pas là la semaine prochaine, mais je travaillerai, aussi entre quelques vrais bains de beauté !

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