Sunday, October 24, 2010

Ouvrir le sang

« Ce que j’ai à vous dire, il n’est pas nécessaire de le mettre par écrit. »

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Les Yeux sollicités

On a été – avec Rémy – le temps passe – le soir – traverser Paris – riche, en vélo – la place du Ritz – la rue de la Paix – l’avenue Montaigne – les palais – le palais bling-bling – Prada – l’hôtel Bristol – des expositions – au retour – une petite fille avec des seins – une petite Peul – huit-neuf-dix ans – et – et je t’arrête – tu as recopié des tas de choses – tu as photographié les rois de Juda – tu as montré – à Rémy – le magazine avec la fille nue – ici, chute, chute de ce qui est dit – ça doit décanter – et pourquoi pas parler d’autres choses – la disparition – jeunesse – vieillesse – temps qui passe – humour (quant à la richesse, la pauvre richesse… avec ses drames… ses femmes) – il y a le long du fleuve – il y a ce qui nous manque – comme un jeu – un drame – la rue longue, lente – de tous les livres qui disent ce que tu n’as pas étudié et c’est pas grave, toi et toi de passage

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« Il dit qu’il faut glisser comme le serpent, s’adapter. Etre portier de l’imprévu. »

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Cecilia

« J’ai appris à vivre
Comme si j’étais libre
Et en équilibre… »

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Pierre















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« l’Eglise accompagne un phénomène qui la dépasse. »

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L’Amour qui ne revient pas vers soi (texte baroque)

Pour Cédric Leproust, pour Thomas Gonzalez, pour Rémy Héritier, pour Pierre Courcelle…

A mesure que je lis ce texte, je pense à untel et untel et untel… (Le texte n’est pas uni.) Ce ne sont que des exemples, comme dirait Wallace Stevens (Soient donc ces portraits…) Je pense à ces exemples de proximité et de positionnement presque simultanément. Bien sûr, il y a les délaissés… Tristesse des délaissés. Laurent Lafolie exposait aujourd’hui à l’autre bout de Paris. On s’en est aperçu avec Rémy (Laurent m’avait laissé un message que je n’avais pas écouté). A vrai dire, pour Thomas, c’est une indication scénique, pour Cédric, c’est la première ligne, pour l’amitié, c’est Rémy que j’aperçois dans l’exposition et pour l’amitié encore, c’est le redoublement avec Pierre (mais en ajoutant un point d’interrogation). Le rayon de soleil et la grange, ça m’amène ailleurs. Marcel Duchamp. (L’érotisme.) (Trouble...)

« Il se lève et désigne son sexe : « C’est le centre physique », sa tête : « C’est le centre psychique. Au centre, il y a le cœur. Dans l’autre monde, on regarde l’autre et c’est lui qu’on voit. L’amour qui ne revient pas vers soi. Un rayon de soleil qui, par un petit trou, éclaire une grange. L’amitié, c’est ce miracle : rester à distance sans s’approcher d’un être qui vous est nécessaire. »

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Haïku (2)

« Sur la vitre du train, mon reflet n’en finit pas d’apparaître et de s’effacer. »

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Le Haïku

11:19pm
Magnifiques poèmes sur ton blog

11:20pm
de Paul Claudel

11:20pm
Quelques-uns me rappellent des sensations quand je suis sorti de ton spectacle à Avignon

11:21pm
C'est gentil !

11:21pm
Ah ! ce poète du dimanche

11:21pm
N'est-ce pas...

11:21pm
Tu m'as pas l'air au mieux de ta forme

11:22pm
Mais si, je crois... Je réfléchis à la mort, ça peut faire down, mais je crois que ça va...

11:27pm
J'ai lu « ça peut faire clown », c'est drôle…

11:27pm
Ah, parfait !

11:29pm
Je m'en vais dormir avec le sourire
Je t'embrasse

11:31pm
Ça aussi, c'est un poème (un haïku). Je le prends comme ça, en tout cas...

Bonne nuit

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(Suivie d'une note)

« Voilà ce qui arrive quand on écrit des livres : ce n’est pas seulement qu’une force les met sur votre route. Tout à coup, tous les chemins de traverse se mettent à converger sur votre obsession. »



Mon obsession à moi, c'est d'faire des spectacles aussi librement qu'on écrit un livre. C'est-à-dire, on peut organiser les choses, mais tout le monde vous l'dira : l'organisation ne tient pas. L'administration (pas méchamment, d'ailleurs), c'est de vous empêcher d'écrire parce que – pourquoi vous plutôt qu'un autre (et en effet) ? Le problème, c'est qu'les autres sont pareils. A chacun, ils disent ça. Seuls ceux qui ont de l'argent ont des difficultés. Car ils sont rares ceux qui utilisent l'argent comme une œuvre d'art. Je peux témoigner que mes meilleurs spectacles ont été fait dans cette liberté, en sympathie avec des lieux, des protections (comme disait Sabine Macher tout à l'heure), En attendant Genod, à Nantes, Pour en finir avec Claude Régy, à Aubervilliers, Le Dispariteur, à la Ménagerie, Domaine de la Jalousie, avec Guillaume, Elle court dans la poussière, la rose de Balzac, Marcus, Monsieur Villovitch, à Marseille, Blektre, avec Hubert, Oh, pas d'femme, pas d'cri, à Gennevilliers, C'est pas pour les cochons !, chez Kataline, Vénus & Adonis, avec Pierre, Hamlet, à Vanves, Rien n'est beau..., les trois filles, Jouer Dieu, Pontempeyrat, Le Parc intérieur, à Avignon, La Mort d'Ivan Ilitch, à Marseille... Ce ne sont que mes meilleurs souvenirs... (A moi.) La liberté.

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Le monde va changer de base

« Tout a déjà été fait ? Tant mieux, on peut enfin commencer à travailler. »

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« La lune est en lion. La lune, c’est la femme, la mère. Allez sur la terre, dans la grotte. Avec les gens. Tachez de comprendre ce que ça fait de vivre dans le voisinage de la Vierge. De vivre dans le réel de quelqu’un d’irréel, mais qui possède un tel degré d’influence. Vivre d’une femme absente et présente : désincarnée. (…) »

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Têtes des rois de Juda


Photo Sylvain Couzinet-Jacques. Thomas Gonzalez dans La Mort d'Ivan Ilitch.

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Dialogue philosophique avec Marlène Saldana

Hi, guy ! Bon, finalement, je n'suis pas allée chez les foulosophes mercredi, alors, je m'disais, ce mercredi, why not...
Bises !

Oui, mais c'est les vacances, je crois qu'ça saute... (Je me renseigne.)

Ça marche ! Ça va ?

Non, y a pas mercredi. Ouais, ça va. J'dors pas assez, alors j'suis un peu dans les vapes...

Oh ! Bon, tant pis, une autre fois...
T'as bien raison de pas dormir, j'espère que tu fais des trucs marrants à la place !


Je pense à la mort...
(Mais c'est pas – trop – triste.)

Merde.
Bon.
Bises.

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Pour Thomas Gonzalez

« Il
apparaît
un dieu
dans le brouillard
mêlé de
m orceaux d'or »

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« Seule
la
rose
est
assez fragile
pour exprimer
l'Eternité »



« Un
certain
rose
qui est
moins une couleur
qu'une
respiration »

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« Rougeur
le sang
qui pénètre
la chair
et l'esprit
qui pénètre
l'âme »

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Pour Nawel Ben Kraiem

« Cette
nuit
il a plu
du vin
jelesais il n'y a pas
moyen d'empêcherles
roses de parler »

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Pour Laurence Mayor

« La nuit
approche ta joue
de ce bouddha de
pierre et
ressens combien
la journée a été
brûlante »

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« Voyageur
!
approche
et respire enfin
cette odeu r
qui guérit de tout
mouvement »

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« Nous
r
ouvrons
les yeux
et la rosea d
isparu nous
avons tout r
espiré »

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L'Image

Rémy, revu Rémy – et Audrey (mais, Audrey, j'l’avais croisée il y a quinze jours – quinze soirs). Ils ont travaillé une nouvelle pièce à Lisbonne qui s’appelle : Une étendue. Audrey me dit qu’il faudra que je leur fasse d'la pub. La pièce sort en février-mars, je n’sais plus, mais voici déjà. A n'pas louper !
Comme je veux partir d'Paris, toujours et encore et comme le mois d'novembre est vide, Frédéric (Danos) me parle de La Casamance (au Sénégal). Rémy et Audrey vont aller au Chili. Valparaiso, c’est comme Brest avec les Alpes derrière. Voici c'que j'voulais noter ici...

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Idem

« En
haut
de la
montagne
je suis venu
regarder
moins la mer
que
la cessation
de tout »

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Pour mon père

« N
ous
fermons les yeux
et la Rose dit
c'est
moi »

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Dyptique

il ne sent plus le brûlant du café sur ses lèvres

le capitalisme, c’est l’abolition de la gentillesse

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Photo Sylvain Couzinet-Jacques. Thomas Gonzalez dans La Mort d'Ivan Ilitch.

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Anosmie (2)

« Une odeur
que
pour sentir
il faut
fermer
les yeu
x »

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Anosmie

« Au cœur
de la pivoine blanche
ce n'est pas une couleur
mais le souvenir d'une
couleur
ce n'est pas une odeur
mais le souvenir d'une
odeur »

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« Brûlure
en
moi
de cette douleur
qui essaye
vainement
de redevenir
une parole »

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« Il faut
qu'il y ait
dans le poëme
un nombre
tel
qu'il empêche
de compter »

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Tout autour

« Tout autour
du poëme
d'autrespetitspoèmes
àmoitiénés
dont il n'est sorti qu'
un adjectif ou une
m'
ajuscule »

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« Une
belle journée
d'automne
est comme la
vision
de la Justice »

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« Je ne puis parler qu’en ramassant ce qui traîne dans la langue. »

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Le Complexe d’Adam

« Dès qu’un mec est acculé (attention), dès qu’un mec est pris en défaut, dès que, il dira toujours : c’est la faute à une femme, toujours, la faute à ma mère, la faute à ma femme, la faute… »

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Cette tache de neige

« – Comme c'est bien et comme c'est simple, – pensa-t-il. – Mais la douleur ? – se demanda-t-il ? – Où est-elle allée ? Eh bien, douleur, où es-tu ?

Il prêta l'oreille.
– Oui, la voilà. Soit, c'est la douleur, et puis ?
Mais la mort ? Où est-elle ?
Il chercha sa peur habituelle de la mort et ne la trouva pas.
Où était-elle ? Quelle mort ?
Il n'y avait plus de peur parce qu'il n'y avait plus de mort.
A la place de la mort, il y avait la lumière.
– Voilà ce que c'est ! – dit-il soudain à voix haute – Quelle joie ! »

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Photo Sylvain Couzinet-Jacques. Thomas Gonzalez dans La Mort d'Ivan Ilitch.

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« Je peux expliquer pourquoi j'ai choisi ce titre : Entre la vie et la mort. C'est que j'ai essayé de montrer la situation dans laquelle se trouve tout écrivain.
D'une part, il a besoin de solitude, il a besoin de s'écarter dans les régions où personne n'est allé jusqu'à lui, où il lui est nécessaire de trouver une forme à lui pour essayer de porter au-dehors ce qu'il découvre dans ces régions inconnues. Mais, en même temps, quand il a terminé son travail, il lui est absolument nécessaire de revenir vers la société, de trouver quelqu'un qui le lise, qui approuve. Il est donc toujours entre la vie et la mort, soit parce qu'il va trop d'un côté vers la sensation pure et sans s'occuper suffisamment du langage qui la porte au-dehors, soit parce qu'il est trop au-dehors, pris dans les jeux du langage. »

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C'est pas grave. Je crois pas trop à la recherche d'un autre lieu (surtout un lieu dédié à la présentation de spectacle qui sont souvent – et de loin – les plus pénibles, en fait...), donc te prends pas trop la tête avec ça. Si tu tombes sur un lieu par hasard (et qu'il est beau), c'est autre chose... Je crois plus à essayer de capter en vidéo ce qu'on a fait – c'est-à-dire ce qui a surgi par inadvertance... Imagine que Sarah m'avait demandé à être là ! Et bien, ça n’aurait tout simplement pas eu lieu. Il s’en faut d’un rien. C'est pas du tout contre Sarah (que j'adore), mais c'est pour dire que c'est vraiment entre la vie et la mort, la création, comme le livre de Nathalie Sarraute le montre, Entre la vie et la mort. C'est comme une expérience scientifique où le simple fait de l'observation change la chose. Le simple fait de l'observation produit même la chose. Donc, les difficultés, c'est tout à fait normal, l'impression que ça résiste, que ça bute, que ça veut tuer - parce qu'il y a la vie. Parce qu'il y a la mort, il y a la vie. Tu sais et tu sens ces choses. T'inquiète pas.
Love

YN

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Tu ressembles à cette mélodie

« Le bonheur, c’est d’avoir conscience de l’insatisfaction fondamentale dans laquelle nous sommes et dans le même temps de son insolubilité »

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Photo Sylvain Couzinet-Jacques. Thomas Gonzalez dans La Mort d'Ivan Ilitch.

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Défendre la puissance de l'âme

Puis je suis passé chez Agnès B. chez qui je n’avais rien acheté depuis des années, mais j’ai vu qu’elle travaillait bien. Il y avait une photo de Jean-Michel Basquiat avec plein de chandeliers baroques et de bougies fondantes posés au sol. Ça m’a donné une idée pour un spectacle (celui de Bruxelles). Basquiat qu’on voit partout si vivant. Est-ce important d’être vivant ? Je veux dire « en vie » ? Je pensais à la chanson de Philippe Katerine Morts-vivants où l’on entend mon nom parmi ceux des grands aînés. J’avais le livre d’Isabelle Barbéris à la main dont le chapitre qui m’est consacré s’intitule : « Le théâtre d’illusions mortes d’Yves-Noël Genod »*. «…nous amène à méditer en ce dimanche… » C’était samedi, c’était la messe du samedi soir qui vaut pour le dimanche. Ce qui est merveilleux, c’est que tous ces vieux réacs ont maintenant pour prêtres des Africains et des Asiatiques. Mais il y avait néanmoins une ambiance crépusculaire, une ambiance émouvante, une ambiance de secte, tous ces gens si butés et si faibles étaient comme les Juifs qu’on conduisait aux chambres à gaz. Puis, après avoir changé de place, hésité, je suis resté à lire le livre d’Isabelle Barbéris me concernant. J’étais gêné parce qu’il fallait souvent se mettre debout. Les chants étaient très beaux. Idée pour l’opérette : tout à l’orgue. Ensuite le sermon incroyablement décalé (mais ça a été dit tellement). Incroyablement décalé car le prêtre parle comme à la télé sous une hauteur de plus de trente mètres avec la résonance sans fond, sans sens. En sortant, c’était la pluie, l’orage, le déluge avec le gris encore plus noir, plus foncé. Et j’entendais : « Ah, ça m’évite une belle photo ! ... Une photo d’enfer ! » (« Ça mérite… », en fait.) C’était la pluie fatale comme spectacle, la pluie rafale, la pluie fabuleuse. Dans la place Carrée, en sous-sol, il y avait la même messe, mais intitulée L’Arche de la Biodiversité. Avec des entertainers, des Québecois et des traducteurs en langage des signes.






* Isabelle Barbéris, Théâtre contemporains, mythes et idéologies, aux Presses Universitaires de France.

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Photo Sylvain Couzinet-Jacques. Thomas Gonzalez dans La Mort d'Ivan Ilitch.

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