Oui, mon petit chéri, je suis hétéro, mais il ne tient qu’à toi de me remettre dans le droit chemin…

C’était trop cool de m’inviter au milieu de tes garçons à te sentir travailler ! Très émouvant pour moi. Sexy.

Tiens, le film de la pièce avec Jean-Paul : 

http://vimeo.com/33977233   (— je peux / — oui)

U n couple des merveilles

Coucou Yves-No,

Dis, Lazare et moi mourons d’envie de faire un projet avec toi. Tu t’ennuierais pas à tout hasard ? 

Des bisous !

Je m'ennuie pas parce que je travaille à l'école du TNB jusqu'à fin janvier, mais, après, il se peut que si. Rien à faire jusqu'en juillet. Le problème que j'ai, c'est qu'on ne me propose plus de projets (ou beaucoup moins) et comme je ne sais pas demander (énorme erreur-handicap), on m'a déjà oublié, je crois... Moi aussi je voudrais vous retrouver... Mais que faire ? Il faut des théâtres…

D ialogue entre Jean-Paul Muel et Pierre Deladonchamps entendu aux toilettes

— La dernière fois que je suis venu, c’était pour voir Le Regard du sourd de Bob Wilson.

— Y a longtemps ?

— Ah oui, assez…

Bon, alors, Dominique a pas réussi à arriver jusqu'au bout (tu avais raison de t'inquiéter), mais, moi, je suis venu À  PIED ! et je suis bien content de mon exploit pour avoir vu le vôtre — déjà inoubliable ! Quelle folie, le théâtre exacerbé comme vous le faites ! Quelle folie, la vie ! Quel partage, ce soir, dans cette nuit infinie ! Tu es absolument divine — et même sublime — sous toutes tes apparences violentes, criantes, hurlantes, vitalissimes. Je t'embrasse, déjà précipité dans la navette, mais avec le sentiment d'happy few : chaleur et secret au cœur. Love, Yves-No

C om

Attention, textes de nouveau rectifiés (en particulier remarquez l'italique pour être) : 

Performeur et metteur en scène, Yves-Noël Genod suggère un théâtre fabriqué d’inconnu, de réel et de chimères. Entre poésie et pulsion, il entraîne avec lui les élèves, sur la base d’une libre exploration de la littérature russe, en particulier à partir de l’émotion suscitée par Tchekhov. Ensemble, ils travaillent à rêver, créer, voyager autour de cette dite « matière russe ». 

« Il faut mettre l’accent sur la possibilité que vous avez à vous enfoncer dans la vie. La vie, c’est toujours la vôtre. Même si c’est Tchekhov, c’est encore la vôtre. Vous lester d’assez de matière, d’assez de connaissance de la « matière russe », c’est à dire de la matière humaine, pour ne pas avoir à travailler mais à être. » 

(Yves-Noël Genod)

L ’Art

« Entre des mains porteuses, tout se découvre don »

« Rien ne peut forcer la patience

des branches en fleurs »

« où « résonnent les pas d’un Dieu en errance » »

« parce que la pensée chinoise est fondée sur la voie (v.o.i.e), c’est essentiellement une pensée de confiance. C’est-à-dire notre propre vie est pleine de misère et pourtant la voie est grande, donc nous faisons partie de cette immense partie qu’est la vie, quelques que soient les malheurs qui peuvent nous arriver, mais ça n’empêche en rien que nous faisons partie de cette immense aventure qui continue, qui continue, oui. » 

« Ça demande un effort intérieur, oui d’acquiescement, oui. »

« D’ailleurs ça me rappelle un quatrain — très court, hein —, j’ai dit  : « Eternel adieu, / à tout moment ; Eternel bonjour, / à chaque instant ». Ça c’est un peu la vérité de notre vie. On est éternellement en train de dire adieu et on est éternellement en train de dire bonjour. »

« Eternel adieu, 

à tout moment ;

Eternel bonjour, 

En l’unique instant. »

Titre possible : Enfin le royaume 

« Nous n’avons pas d’autre moyen de rejoindre l’éternité que par l’instant. »

O bjet : Je suis une mouette !!!

Cher Yves-Noël, 

Tout d'abord merci pour tout ces mails que tu nous envoies ! Ils sont d'une inexplicable façon, une source d'énergie et d'envie de travailler ! 

Certes je n'y comprend rien ! Mais je dis tant mieux ! Tant mieux tant mieux ! Car vois-tu si l'un d'eux me montrait clairement le chemin, s'il faisait apparaître clairement une « façon de travailler ou d’imaginer », je crois bien qu'il serait bon pour la poubelle ! Au contraire de nous faciliter la tâche, tes messages nous donnent du poids, ils nous lestent de quelque chose : de quoi ? Mystère ! Mais il nous donne du poids, et ça, ça n'a pas de prix, ça nous aide à prendre notre envol dans nos lectures et nos rêveries ! N'aie pas peur de ne pas être clair, ou de ne pas te faire comprendre, car de toute façon c'est le cas, et c'est ce qui nous aide le mieux ! C'est ce qui fait que je peux lire et relire chacun de tes mails sans m'en lasser, qu'ils sont toujours receleurs de petites pépites, de petites citations, de petits tiroirs, de petites images qui embellissent ces journées de pluies et de froid. Alors merci ! Merci vraiment, et surtout : ne t'arrrrrrêtes pas ! (enfin sauf si tu es épuisé par ton travail, reviens nous en un seul morceau de Lausanne please ! )

D’ailleurs,  en parlant de Lausanne, j'espère que la brochette avec qui tu travailles là-bas, n'est pas trop brillante, et qu'elle ne va pas te faire regretter la belle brochette rennaise que nous formons ! Reviens nous vite avant de te prendre de passion et d'amour pour d'autres jeunes gens ! 

Enfin, sache que nous sommes tous hardiment plongés dans nos lectures russes, Tchekhov, Dostoïevski, Tolstoï, peuplent nos rêves. Pour ma part je suis en train de nager de plaisir dans Anna Karénine, je ne sais pas où tout cela va me mener mais j'ai l'impression que c'est aussi ça le but de cet exercice : ne pas savoir où aller mais sentir qu'on va quelque part... Enfin je me mets à écrire comme toi ! Tout d'un coup, (et sûrement avec pleins de fautes cartographes, mais tant pis). 

Encore merci de plonger avec nous dans cet imbroglio russo-tchekhovo-dostoieskio-tolstoiesque, et à très bientôt pour de nouvelles aventures avec les X ! 

D'ici là porte toi bien

Aymen 

R ennes, un projet

« Au sommet du mont et du silence,

rien n'est dit, tout est.

Tout vide est plein, tout passé présent,

tout en nous renaît. »