Les Cauchemars et les enfants

« Lu dans le journal : « C'est un stratagème du mal, une de ses ruses, que d'accabler le cœur des hommes par un travail ininterrompu, de sorte qu'ils n'ont plus de loisir pour analyser et méditer la voie à suivre », Moché Luzzato, théologien juif du XVIIIème s. Le salariat : nouvel esclavage matériel et mental

Entendu sur la plage (un petit garçon à sa mère) : « Tu es comme Dieu s'il existait, tu me surveilles tout le temps »

Médité après la lecture du journal : « La foi est révolutionnaire » (le pape François) ; « cette justice dont toute la création est un déni » (Camus)

Fini Quoi ? L'Eternité de Yourcenar »

Doute

La Fenice (« le phénix »)

Mon chaton, je ne sais plus (tu sais, ma mémoire n’est presque plus rien) dans quelle région du monde tu m’as dit que tu passais le mois doute, mais peut-être recevras-tu ce mess dans la jungle ou le désert. J’écoute, j’essaie, des jolies choses (pour pouvoir avoir un peu à suggérer lors de cette semaine de rentrée aux Bouffes du Nord), j’écoute, par ex, la 3^ème Leçon de Ténèbres avec Emma Kirkby, c’est très beau, mais — est-ce que c’est cette version que tu m’as conseillée ? Par ailleurs, si tu pouvais me prescrire — à moi qui n’y vois goutte — quelques liqueurs, quelques nectars, quelques délices empoisonnés pour un théâtre en feu (La Fenice) au bord de l’eau comme j’aimerais tant que les Bouffes en évoquent… Une liste, quoi, ce qu’il te passe par la tête, évidemment incomplète et dans tes jungles à Bornéo… Je t’embrasse

L’ombre à 2:24.

Monteverdi

Chéri (qui ne veux pas de moi, mais je m’en fous, je suis El Desdichado…), j’écoute ce que tu écoutes sur ta page Fb, Kurt Cobain, et les madrigaux… J’entends Paul Agnew (quel nom !) dire : « pour chanter ce répertoire, c’est d’abord l’oreille et puis l’intelligence et, troisième, la voix », ce que je trouve sublime. Comme je n’ai pas d’argent, aux Bouffes, je vais tenter de faire, en qq jours en septembre, un spectacle uniquement de sons et de lumières — tu ne m’aiderais pas à me constituer un petit bagage de choses jolies ? moi qui voudrais, comme les poètes, « m’amuser de la surface du réel ». Une liste, quoi, qq pépites. Qui ne me seraient précieuses que parce qu’elles ne me viendraient que de toi, esprit florissant !

« Pour chanter les livres de Monteverdi, il faut des chanteurs. Et donc j’ai cherché, je crois, 2 qualités principales. Une, c’est bien sûr la beauté de la voix, une voix d’une clarté, d’une beauté, d’une flexibilité… mais également une intelligence, et, peut-être encore plus que ça, un besoin, un besoin de faire ce répertoire. »