Friday, October 16, 2015

L e Point du jour



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Aude Arago
Les Entreprises tremblées / Yves-Noël Genod / Théâtre du Point du jour
Une beauté rare.
« Il ne faut pas comprendre, mon pauvre monsieur ! 
Il faut perdre connaissance. » Claudel.

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j’aimerais tellement pouvoir être à Lyon
je t’embrasse, 
frank

Oui, je t’envie d’écrire des livres. Tes livres que je n’ai pas lus, j’y pense et je sais que je vais les lire (le dernier a l’air sublime…), les tableaux que je ne connais pas, je vais les voir, je voyage vers… les musiques… mais mes spectacles disparaissent en une semaine… Enfin, c’est comme ça, des fois ça me pèse…
Je t’embrasse, 
Yves-Noël

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L a Caverne ruisselante de lumière


« Sous le coup de cet éblouissement qui résulte d’un retour subit à la lumière, après une suspension prolongée des fonctions visuelles, Pharamond Barthès et Cyprien se crurent tout d’abord en proie à une sorte d’hallucination extatique, tant le spectacle qui s’offrit à leurs yeux était à la fois splendide et inattendu.
Tous deux se trouvaient au centre d’une grotte immense. Le sol en était couvert d’un sable fin tout pailleté d’or. Sa voûte, aussi haute que celle d’une cathédrale gothique, se perdait dans des profondeurs insondables au regard. Les parois de cette substruction naturelle étaient tapissées de stalactites, d’une variété de tons et d’une richesse inouïes, sur lequel le reflet des torches jetait des feux d’arc-en-ciel, mêlés à des embrasements de fournaises, à des radiations d’aurores boréales. Les couleurs les plus chatoyantes, les formes les plus bizarres, les tailles les plus imprévues, caractérisaient ces cristallisations innombrables. Ce n’étaient pas, comme dans la plupart des grottes, de simples arrangements de quartz en larmes, se reproduisant avec une uniformité pleine de monotonie. Ici la nature, donnant libre carrière à sa fantaisie, semblait s’être complu à épuiser toutes les combinaisons de teintes et d’effets, auxquelles se prête si merveilleusement la vitrification de ses richesses minérales.
Rochers d’améthyste, murailles de sardoine, banquises de rubis, aiguilles d’émeraude, colonnades de saphirs, profondes et élancées comme des forêts de sapins, icebergs d’aigues-marines, girandoles de turquoises, miroirs d’opales, affleurements de gypse rose et de lapis-lazuli aux veines d’or, – tout ce que le règne cristallin peut offrir de plus précieux, de plus rare, de plus limpide, de plus éblouissant, avait servi de matériaux à cette surprenante architecture. Bien plus encore, toutes les formes, même celles du règne végétal, semblaient avoir été mises à contribution dans ce travail en dehors des conceptions humaines. Des tapis de mousses minérales, aussi veloutées que le plus fin gazon, des arborisations cristallines, chargées de fleurs et de fruits de pierreries, rappelaient par places ces jardins féeriques que reproduisent avec tant de naïveté les enluminures japonaises. Plus loin, un lac artificiel, formé d’un diamant de vingt mètres de long, enchâssé dans le sable, semblait une arène toute prête pour les ébats des patineurs. Des palais aériens de calcédoine, des kiosques et des clochetons de béryl ou de topaze, s’entassaient d’étage en étage jusqu’au point où l’œil, lassé de tant de splendeurs, se refusait à les suivre. Enfin, la décomposition des rayons lumineux à travers ces milliers de prismes, les feux d’artifices d’étincelles qui éclataient de toutes parts et retombaient en gerbe, constituaient la plus étonnante symphonie de lumière et de couleur dont le regard de l’homme pût être ébloui. »

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O r en noir et blanc


Photos Philippe Gladieux

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Photo Helen Herraud. Gaël Sall et Odile Heimburger dans Or

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Or, ça va être très, très beau… Ce que je fais ? je peux le dire ! C’est un spectacle moins mystérieux que les deux précédents. Dans le sens où j’en connais la recette (alchimique) et où je peux la donner (faites-le chez vous à la maison) : on place Carmen, l’œuvre de Georges Bizet, l’opéra le plus célèbre, en enfer. On fait un feu sur le plateau et les interprètes brûlent éternellement. C’est une musique, si vous voulez, mais une musique torturante, un zinzin… Car L’amour est enfant de Bohème, Il n’a jamais jamais connu de loi… et alors il est puni ! Car aussi « La mémoire infernale de l'amour le plus sublime en passe nécessairement par le refrain, la rengaine. » Ça, c'est une phrase de Marguerite Duras, mais inédite, tirée d'une lettre d'il y a bien longtemps... vous pouvez vous l'accrocher au mur...
Théâtre du Point du jour de samedi 17 à samedi 24, à 20h
7, rue des Aqueducs 69005 Lyon. Tél : 04 72 38 72 50
Gratuit les trois premiers jours. 5 € ensuite. Sans réservation

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