Thursday, August 05, 2010

Belle de jour

"Ce que fait un homme, c'est comme si tous les hommes le faisaient."

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Belle de jour

"Trop intelligent pour être sensible, trop peu sensible pour être vraiment intelligent."

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Belle de jour

"Philippe Muray inventa également le concept d'"envie de pénal", qui stigmatise la volonté farouche de créer des lois pour "combler le vide juridique", c'est-à-dire supprimer toute forme de liberté et de responsabilité."

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La Question de l'humeur

Je repense à ce critique qui s'étranglait de rage - de haine - sur Facebook parce que je lui avais suggéré (comme à tous) de venir à mon spectacle de bonne humeur (ou de ne pas). Il y a une série d'émission à la radio sur Françoise Sagan (dont j'ai déjà parlé). C'est Stéphane qui, à mon arrivée en Corse, me la cite sur la question de la critique : "Oui, les critiques, le problème, ils sont de bonne humeur, ils lisent des mauvais livres, ils les trouvent bons et ils sont de mauvaise humeur, ils lisent des bons livres, ils les trouvent mauvais." La question de l'humeur est au cœur du monde. Faut être surnaturellement con pour, en 2010, ne pas encore s'en être aperçu !
Enfin, toute ma vie, toute mon œuvre, si jamais il y en a une - puis-je parler de mon point de vue, pour ma part ? - , n'aura jamais été qu'une question d'humeur. Je n'ai jamais dans le travail demandé autre chose à un comédien ou à un danseur : Soyez heureux. Je n'ai jamais suggéré autre chose au public - en ajoutant (comme pour les acteurs) : Je vous y aiderai - ce qui revient à dire, dans ce monde professionnel où la place des metteurs en scène est souvent utilisée par des escrocs (confère l'exemple récent de la cour d'honneur...) : Je ne vous en empêcherai pas.

Il y a des années, quelqu'un m'a dit une phrase - je ne sais pas, peut-être on ne la dit qu'aux grands malades, cette phrase, et peut-être que jamais personne ne la entendue, cette phrase, mais, moi, je l'ai entendue. Cette phrase, c'était : Il est interdit de souffrir. Et la personne (réelle ou imaginaire) avait ajouté : C'est la seule interdiction. Tout le reste est permis. Du coup, je n'ai plus jamais été en phase avec ceux qui professent le contraire. Même si j'admire nombre de génies de la noirceur (à cause du génie) comme Cioran, Céline, Houellebecq ou Philippe Muray...

En scène, je dis aux comédiens : "Vous pouvez tout faire. Tout vous est permis. Sauf souffrir." C'est extrêmement rare que ça ne soit pas compris...

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Belle de jour

"J'ai un chat qui s'appelle Alain Delon. Il a les yeux bleus et il a l'air de dire : Je suis Alain Delon."

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Belle de jour

"J'vais copier les paroles pour pas avoir de creux, c'soir- là."

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Oh, là, là, ce que j'suis bien !

Envie de dormir encore, mais je ne peux plus parce que je pense : Oh, là, là, ce que j'suis bien !
L'idée du paradis pas du tout loin, même presque touchable, y aurait un voile imaginaire, ce serait là, juste là.
Il y a juste une petite construction au toit de ciment ondulé que l'air traverse, le parc, la mer pas loin, le beau, le bon... S. disait que son plaisir de revenir tous les ans ici, c'est que, dans ce monde quand même où tout change, tout varie (il travaille dans la mode), ici, ça ne changeait en rien. L'éternité. La plage de l'éternité.

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Belle de jour

"L'oreille elle-aussi, veut nommer avec des fleurs ; elle veut que ce qu'elle entend fleurisse, fleurisse directement, fleurisse dans le langage."

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...le glaïeul fauve, avec les cygnes au col fin...

Sans le décalage horaire, ma première journée en Corse me rappelait les Caraïbes...
J'avais laissé la porte de mon bungalow ouverte, alors, à l'aube, le soleil tapait de face. Dans le rêve, j'avais le choix, porté par une corde (d'un hélicoptère, peut-être ?), de m'ensabler dans des sables mouvants jusqu'à la mort si je coupais la corde, de m'ensabler - c'était nommé comme ça - dans L'ŒUVRE DU SAVOIR GLOBAL.
La veille, j'avais relu sans fin le passage de L'Eau et les Rêves qui me fascinait où Gaston Bachelard explique que si le mot glaïeul revient si souvent dans les poèmes sur l'eau, c'est à cause seulement de son son. J'étais fasciné parce que je me souvenais parfaitement avoir écrit ce mot dans un poème, ce mot "poétique", puis - repentir - en avoir cherché l'étymologie qui jurait tellement avec le son (glaive) que j'y avais renoncé.
Mais Bachelard écrivait :
"Le glaïeul est alors un soupir spécial de la rivière, un soupir synchrone, en nous, avec un léger, très léger chagrin qui s'étale, qui s'écoule et qu'on ne nommera plus. Le glaïeul est un demi-deuil de l'eau mélancolique. Loin d'être une couleur éclatante qui se souvient, qui se reflète, c'est un léger sanglot qu'on oublie. Les syllabes "liquides" amollissent et emportent des images arrêtées un instant sur un souvenir ancien. Elles rendent à la tristesse un peu de fluidité."

Ce que je relis encore après avoir pissé, bu un verre et tiré les rideaux.

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L'Absolu me suffit

Ce qu'il y a de bizarre avec la vie, c'est que, quoi qu'on fasse, la beauté - le ciel, la mer - est toujours absolue, indépassable et, quoi qu'on fasse, on se retrouve sur la plage - soirée, mot magique - et l'on se dit : Mais alors, tout ce qu'on a fait, ça n'a rien changé, non, rien, l'absolu toujours là, alors, quoi, à quoi bon (le faire) ? Il aurait peut-être fallu ne rien faire et rester là juste contempler, juste aimer, juste adorer, idolâtrer les dieux du ciel, de la mer et du feu du soleil (couchant).

Mais alors il y a une autre manière de penser : Nous sommes la nature.

Je continue de jouer le texte, le spectacle d'Avignon. Je vois un cœur de corail au cou de Justine et je vois cette couleur, je la place sur les lèvres d'Adonis et j'ai envie de leur dire, aux gens, au public, de mieux leur dire, à quel point les lèvres d'Adonis sont des lèvres de corail et à quel point c'est bouleversant... Ces douces lèvres de corail...

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Dîner en ville

Raconter sa vie plutôt que la vivre, c'est pas grave. Tout le monde le fait. Y a la place.

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Belle de jour

"Le pont du Gard, c'est pas Eiffel qui l'a fait ?"

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Belle de jour

"Rarement un président et un gouvernement n'ont fait savoir aussi clairement à la population que le problème principal à leurs yeux était de défendre les riches contre les pauvres et non l'inverse."

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