Friday, April 30, 2010

Paul Williams

Au cinéma

"I have seen in strange young eyes familiar tears
(...)
This love survives the ages in its story lives are pages"





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Traîner dans l'ouvert

(ou Le Reliement de mes amants)



C'est difficile d'écrire pour écrire (pour parler du désordre). Il y a des désordres. Tout ça est occupé par la lumière, du passé du présent du futur. Il faudrait l'avenir. Il faudrait ne pas s'adresser (pour un moment), faire un bond, faire un vide. La bande-son de ce samedi après-midi du 1er mai, ce sont des cloches et des sirènes, mais dans un air très vaste. Il y a une rumeur, mais presque effacée vers le flou. Un chien lointain, cris (ou crimes) d'enfants - l'avenant. C'est l'anniversaire de Claude Régy, mais, cette année, je ne le lui souhaiterai pas, je suis à Bruxelles - ou, ce soir, si j'y pense (je rentre tout à l'heure). De toute façon, il déteste qu'on le lui souhaite (je l'ai déjà raconté). C'est drôle, ces années qui passent et cette date du 1er mai (dont je me souviens). Claude Régy, toujours là. Et, moi, ma vie... Ma vie avec unetelle, untel, unetelle, untel, personne, etc. A la piscine, à la forêt, à la ville, à la mer, à la montagne, dans l'appartement, au soleil ou sous la pluie... Les lectures, les livres qui apparaissent, disparaissent. L'angoisse diffuse, plus ou moins. L'équilibre à tenir. Tant de force pour tenir l'équilibre... Rebecca m'a proposé d'aller à Londres avec elle. Je l'ai croisée dans la rue. On se revoit peut-être tout à l'heure à la gare du Midi. Pour aller chacun chez soi, elle à Londres, moi à Paris. A moins qu'on échange nos billets... Elle m'a parlé d'une fête demain soir qui m'enchanterait. "You would like it..." Ah, les fêtes... J'ai croisé Arnaud Labelle-Rojoux et Patricia Brignone à l'expo El Greco. J'ai refait un tour des salles en leur compagnie. Ils avaient joué la veille aux Halles de Schaerbeek, aussi avec Arnaud Maguet, Roger Stéphane, Les Vedettes qui ont chanté Tombe la neige d'Adamo. Ils sont allés ensuite à L'Archiduc jusqu'à cinq heures du matin. J'ai tout loupé. C'est de la faute d'Anthony qui a cherché hier sur Internet ce qu'on pouvait bien allé voir et qui n'est tombé que sur le Living Theatre - et Line Renaud. J'ai préféré m'arrêter place de Brouckère voir L'Arnacœur, que j'ai adoré. Avec Arnaud et Patricia, on s'amuse bien. Le soir, lumière éteinte, les splendeurs du Greco me sont revenues. Le mot "brocarts", le mot "mitre", le mot "chasuble". On s'approche et on ne voit que du barbouillage ; on s'éloigne et tout s'est mis en place - en relief. Hésitation sur la sensualité (dans le lit) : le près ou le loin. Arnaud (qui fait une œuvre plastique d'immense humour, dérision et amour) et Patricia ont l'art de repérer, même dans les tableaux sublimes, des détails comiques. On s'amuse bien. Je suis allongé nu dans l'appartement nu sur le canapé. Je lis un livre. J'ai revu Régis tout à l'heure et Ferran. Régis m'a raconté des rêves qu'ils n'ose pas raconter à son psy. Je lui ai donné quelques conseils. Pas de quoi fouetter un chat. (Mais il en tient une couche !) C'est un samedi après-midi un peu spécial, c'est le 1er mai. Beaucoup de magasins sont ouverts. Je suis passé chez Tropismes pour prendre Arrière-Fond de Pierre Guyotat et le livre de Charles Dickens que Jeanne Balibar m'a proposé de lire pour ce projet qu'elle voudrait lancer (mais il n'y était pas). Anthony, hier, je ne sais pas si je dois en parler, a tout avoué à Régis. Qu'il aimait les garçons et blablabla. J'en croyais pas mes oreilles. Il a suffit de le mettre en présence d'un homosexuel patenté (qui a tout de suite dit qu'il l'imaginait gay) pour qu'il se mette à table. Coming out. On aurait dit qu'il s'inventait une biographie et des désirs rien que pour plaire à son interlocuteur. "Mange à tous les râteliers", ai-je maugréé. Je lui ai dit que je l'aimais quand même, mais enfin, bon, c'est plus pareil. Si même les hétéros se mettent aux garçons, moi, je vais me remettre aux filles ! Il serait temps, d'ailleurs. (L'univers ne serait rien sans elles.) Donc j'étais content de croiser Rebecca. Mais j'ai quand même remis mes lunettes de soleil pour la dévisager. C'est ça qu'elle n'a pas aimé, elle a écourté cet état dans lequel je me serais bien complu : moi, la regardant sans honte derrière mes lunettes noires, dans tous ses détails comme un tableau du Greco.






"Plutôt, yeux nus, heurter une fille et la regarder sous son nez que d'aller vers elle mais nez "chaussé" de lunettes."

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Belle de jour

"- Avec le temps, tu te rendras compte que tout le monde ici est complètement taré. - Je le vois déjà. - Tu le vois déjà ? Tu ne te sens pas comme à la maison ?"

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Au contraire

(Belle de jour)

"Le théâtre ne sert aucune cause, au contraire, pour moi il doit empoisonner la réflexion et tenter de nous faire sortir de nous-mêmes." En cela, peut-être, il est politique."

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Comme des voix perdues dans la nuit

(Belle de jour)

"La vie entière de l'âme humaine est mouvement dans la pénombre. Nous vivons dans le clair-obscur de la conscience, sans jamais nous trouver en accord avec ce que nous sommes, ou supposons être. les meilleurs d'entre nous abritent la vanité de quelque chose, et il y a une erreur d'angle dont nous ignorons la valeur. Nous sommes quelque chose qui se déroule pendant l'entracte d'un spectacle ; et il nous arrive parfois, par certaines portes, d'apercevoir ce qui n'est peut-être que décor. le monde entier est confus, comme des voix perdues dans la nuit."

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Justin Bieber, la fascination

C'est dans la nuit, je n'devrais pas écrire... Je viens de manger des olives à la provençale et du parmesan. Je regarde, fasciné, Justin Bieber. Au Grand Journal. Puis des tomates délicieuses (bio, en grappes, j'irai en rechercher). C'est idiot, les salades ; tout, séparé, c'est tellement bon. Puis Jean Rochefort raconte que le cheval prévu dans Don Quichotte (qui ne s'est pas fait) est mort le lendemain de l'arrêt du tournage - de faim - parce qu'on ne l'avait pas nourri pour le faire ressembler à Rossinante. Ça jette un froid. J'ai des souvenirs - récents - je n'sais pas si c'est vraiment intéressant. J'étais dans le Marais bruxellois, ce soir. Au Fontainas, avec Antony, Régis puis Régis et Ferran, toujours à trois, c'est ce dont on a parlé, beaucoup, parce que Régis vit en trouple. Enfin, moi, je savais déjà, mais il a fallu expliquer à Antony, puis à Ferran... Bon. Et je n'suis pas allé à la fête hétéro vers la gare du Midi avec les Vedettes, c'est nul. Au lieu de ça, je suis remonté du Marais vers mon château où je me retrouve à manger des olives en regardant la télé française et en ayant jeté tous mes vêtements n'importe où. C'est dans la nuit, je n'devrais pas écrire... Je viens de manger des olives à la provençale et du parmesan. Je regarde, fasciné, Justin Bieber. Au Grand Journal. Puis des tomates délicieuses (bio, en grappes, j'irai en rechercher). C'est idiot, les salades ; tout, séparé, c'est tellement bon. Puis Jean Rochefort raconte que le cheval prévu dans Don Quichotte (qui ne s'est pas fait) est mort le lendemain de l'arrêt du tournage - de faim - parce qu'on ne l'avait pas nourri pour le faire ressembler à Rossinante. Ça jette un froid. J'ai des souvenirs - récents - je n'sais pas si c'est vraiment intéressant. J'étais dans le Marais bruxellois, ce soir. Au Fontainas, avec Antony, Régis puis Régis et Ferran, toujours à trois, c'est ce dont on a parlé, beaucoup, parce que Régis vit en trouple. Enfin, moi, je savais déjà, mais il a fallu expliquer à Antony, puis à Ferran... Bon. Et je n'suis pas allé à la fête hétéro vers la gare du Midi avec les Vedettes, c'est nul. Au lieu de ça, je suis remonté du Marais vers mon château où je me retrouve à manger des olives en regardant la télé française et en ayant jeté tous mes vêtements n'importe où. C'est dans...

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Belle de jour

" - I never let my personal desire influence my aesthetic judgment.
- Oh, what's that mean ?
- It means I think you're terrific !
- Do you ?"

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Belle de jour

"Un apparent paradoxe est que la vérité sort plus de l'ombre que de a clarté."

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Belle de jour

"Le théâtre mène à la cruauté. Il n'est pas là pour ouvrir des perspectives."

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