« Le
théâtre, c’est toujours une femme qui arrive. »
Je lis une biographie d’Yves
Saint Laurent. Il dit : « J’ai besoin du mannequin et du tissu, qui
sont les deux vérités de la robe : le geste du mannequin que le tissu
accompagne. » Le mannequin, c’est vous et, le tissu, c’est aussi vous qui
le choisirez. En fait, vous faites tout. C’est encore ce que je me disais en
regardant (hier, dans une fête) danser Julien Gallée-Ferré avec qui j’ai
beaucoup travaillé, mais pas depuis quelques années : il est devenu un bel
homme. Je n’en pouvais plus de le regarder, à l’époque nous nous présentions
comme père et fils. Et je me disais exactement ça – comme toujours je me dis
quand quelqu’un m’inspire – : il n’y a rien à faire, les interprètes ont
toujours tout fait. Je me demandais même quel pouvait être mon art. En voyant
Julien à peine danser dans cette
fête (en « s’économisant », comme disait Aude Lavigne) dans ce
pantalon extraordinairement ordinaire et cette chemise extraordinairement
ordinaire, je me disais que le spectacle était fait. Peut-être mon art est-il de maintenir l’état
d’apparition… Précieux artisanat… Bref, tout ça pour vous dire de venir libres
et les mains nues, comme pour une audition. Chargez vous de « l’édifice
immense du souvenir », comme dit Marcel Proust, qui est fait d’oubli et de
matériel poétique. Donc apportez tout ce qui vous servira. Du par cœur, si
possible, ou du lu. Si, comme je le rêve, vous naviguez déjà à l’aise dans les
jeunesses blessées de Falk Richter, c’est parfait (quelle belle pièce !).
Si ça ne vous a pas motivés, apportez ce que vous voulez. Par exemple, des choses
déjà travaillées ailleurs (l’assimilation…)
Apportez des dvd si vous voulez,
il y a un vidéo projecteur pour les longues soirées d’hiver…
Si quelqu’un avait un bon
appareil pour filmer, ce serait super ! Un photographe (François Stemmer)
devrait passer en cours de stage, mais la vidéo, ah… surtout si nous faisons
des choses merveilleuses…
A lundi
YN
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