Thursday, February 16, 2012

La Quête




« On ne peut imaginer l’homme sans imaginer le bonheur. Si ce n’est pas ce qu’il cherche, que cherche-t-il ? »

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Dominique, Charles, Jeanne




Photos François Stemmer.

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Jean-Paul Muel TRI-OMPHE – il n’y a qu’un mot – au Rond-Point avec un truc sans queue ni tête sans mesure ni démesure sans intelligence et sans connerie ni tradition ni avant-garde, oui, que dire ? on ne sait pas si c’est con, ultra con ou ultra intelligent, c’est un IMMENSE moment de théâtre, INOUBLIABLE et que j’ai vu pourtant avec autant de bonheur pour la deuxième fois, je ne parle que de Jean-Paul sinon il va me tuer, mais tout le monde est extraordinaire : Le Gros, la vache et le mainate, de Pierre Guillois.

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Le Vrai du faux




La joie. Qu’est-ce que c’est la joie ? C’est-à-dire on me laisse la salle (jusqu’à fin février), la salle où je dois jouer au mois de juin au théâtre du Rond-Point. Quand j’arrive, tous les jours – tous les jours ! – je n’en crois pas mon rêve, je ne peux m’empêcher de laisser échapper un sourire à rien, un sourire, seul, à la salle, quand j’arrive, je ne peux pas comprendre comment je peux être aussi heureux. Il y a une salle de théâtre, en plein Paris ! aux Champs-Elysées ! et on me la laisse… Non pas pour y jouer, mais pour y rêver ! C’est aussi ça qui fait la joie : nous sommes en hiver et le spectacle sera en juin, j’ai le temps. C’est tellement de stress, toujours, d’avoir à sortir des spectacles en quelques jours, de motiver les comédiens, personnages affublés parfois d’un très bon agent (Jeanne Balibar, Jean-Paul Muel, Nicolas Maury, Valérie Dréville), mais, le plus souvent, d’un inconscient pas du tout coopérant (je ne citerai pas de nom). Les joies de ce métier, ça a été ça : découvrir que je pouvais faire un spectacle sans comédiens, en décembre, au TCI. Par exemple. Parce que mon comédien favori ne prenait pas l’avion parce qu’il avait une sinusite. On n’a pas d’omelette sans casser d’œufs. La joie ici – ici ! – vient aussi des fenêtres. J’ai fait ouvrir les volets et j’ai des fenêtres sur les arbres, au premier étage. Le soir, je regarde les gens arriver au théâtre, il y a tellement de gens qui viennent au théâtre du Rond-Point, c’est une merveille. Je regarde les gens, les spectacles commencent à 18h, à l’heure où je finis ma répétition, à l’heure où il fait nuit encore. Celui qui a lieu dans ma salle a lieu à 21h. C’est à cette heure-là aussi que je jouerai en juin. Je ne panique pas. J’ai plein d’idées, certaines difficiles à réaliser, je ne sais pas ce qui va sortir, un ou plusieurs spectacles. Il y a ce projet sur le vin (avec l’aide de Jean-Marc) – j’ai vu d’ailleurs un verre à vin géant chez Conran Shop, hier, un vase – il y a celui d’un jardin – avec peut-être l’école de paysagisme de Versailles – j’ai trouvé hier une chemise blanche qui irait bien pour un jardin en juin, Dries Van Noten, au Bon Marché – celui avec Luigia Riva qui voulait en faire partie (elle adore le titre : Je m’occupe de vous personnellement, elle me donne des cours particuliers de la technique Alexander). J’ai demandé hier à Marlène si elle était libre en juin, oui, elle est libre. Hé, hé ! Cette fille se débrouille souvent pour être libre quand je joue, c’est agréable. Un projet avec Dominique, peut-être, et des handicapés… Il y a Une saison en enfer qui pourrait être repris. Le projet avec Jean-Paul Muel (je lui en ai reparlé hier)… Philippe Gladieux est déjà passé pour donner son avis. Mais j’ai envie aussi de faire un one man show, il y a longtemps que je n’en ai pas fait et, franchement, ce serait l’occasion, ici, au Rond-Point. Dans la cour des grands ! Y avait Guy Bedos, quand même. Je l’ai loupé, quel con ! Mais alors il me faudrait un auteur, je ne peux pas l’écrire tout seul. Pour le premier (En attendant Genod), il y avait mon ami Pascal Tokatlian qui a beaucoup collaboré, mise en scène et une grande part de l’écriture, pour le second (Pour en finir avec Claude Régy), je m’étais affublé d’une collaboration fictive-réelle avec Nicolas Moulin. Avec tout ça, mes psys étaient très actifs. C’est Dominique qui m’a suggéré – la première – d’écrire un one man show (sur le thème des homosexuels). Je me souviens que Thomas voulait que j’annule Pour en finir avec Claude Régy, je lui disais Mais enfin, tu n’y es pas, crois-tu qu’on annule (ou qu’on reporte, c’est pareil) dans ce métier ? N’as-tu pas entendu ce précepte : The show must go on ? Sous aucun prétexte ! Mort d’enfant, etc. C’est comme le serment d’Hyppocrate. Qui plus est, je joue si rarement… Ç’avait été un succès, mais il y avait mis du sien ! J’avais en effet rencontré Nicolas Moulin en vue d’en faire un personnage de ce spectacle, c’est effrayant, c’est vrai. Ça s’appelait l’autofiction (on en entend moins parlé actuellement *). Fausse rencontre, fausse vie, vrai spectacle.






* Sauf par Chloé Delaume, mais il est clair qu'elle prend des médicaments, elle est à la limite d''un sketch de Sylvie Joly, à la télé.

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La Chanteuse

Songs made of gold and shadow (Cliquer sur le titre.)



Cleo T. Songbirds
Cher Yves-Noël,
Te souviens tu que nous nous sommes rencontrés à Vanves par l'intermédiaire d'Erik Bill?

Je suis musicienne (et comédienne), mon album a été produit par John Parish (producteur de Pj Harvey) et sort en Europe en mai. Je serai en tournée en Italie, Angleterre et Allemagne de mars à mai.
Après quoi, je m'envolerai en Californie pour tourner dans un long métrage britannique aux côtés d'Iggy Pop, John Lydon des Sex Pistols et d'autres musiciens de renom.

Il se trouve que je suis vraiment très très emballée par ton travail depuis plusieurs années et serais vraiment honorée de collaborer un jour avec toi.

J'aimerais bien te donner le disque, en espérant que l'univers te touchera et te donnera l'envie de croiser nos chemins.

Je pense venir voir Une saison en enfer vendredi ou samedi.
Peut-être pourrons nous nous y voir?

A très vite j'espère

Love

Cleo



Cleo T. Songbirds
Bonjour Yves-Noël

J'étais ravie de te voir lire ce texte de Rimbaud, que j'aime par dessus tout c'est certain.
Un très beau moment capturé et cristallisé dans le noir de la Bastille.
Je serais heureuse que tu accordes un peu de temps à l'album que je t'ai donné, en espérant que la musique te plaira, car je suis sûre que nous pourrions faire résonner quelques cordes communes à nos univers.

A bientôt j'espère,

Cleo

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